UN BLOG : « DEVIENS CE QUE TU ES. » (PINDARE)

Un blog : « Deviens ce que tu es. » (Pindare)

Longtemps, je suis resté seul et empêtré dans les questions existentielles qui me taraudaient. Vers qui me tourner, sans me sentir jugé, lorsque mes certitudes religieuses s’effondraient ? Et lorsque la souffrance se faisait trop intense, qui pourrait l’entendre et me comprendre ? Suis-je donc seul à traverser ce qui me semble incommunicable et ne pas avoir de fin ? Longtemps, à défaut d’une oreille bienveillante, d’une parole libératrice, d’une compréhension de ce que je vivais, j’ai noirci des centaines de pages, pour tenter de me connaître et de me transformer. Pour sortir du traumatisme de l’enfance et d’une religion mortifère. C’était devenu un besoin vital pour me sauver de l’effondrement.

De la solitude au lien

Mais la solitude pèse, ronge, fait souffrir. Les mots posés sur le papier ne suffisent pas toujours, pas seulement. J’entrevoyais, confusément, que le lien détruit ne pouvait se reconstruire que dans le lien. L’impérieuse nécessité de s’ouvrir à l’autre pour s’ouvrir à soi. Pour passer du lourd silence à la parole qui régénère. Alors voilà que germe, peu à peu, en moi l’idée d’un lieu de parole, areligieux, où chacun pourrait être soi, dire sa vie et ses joies, ses luttes et ses rencontres, ses failles et ses espérances.

Un lieu de rencontre

Un lieu où il ferait bon vivre et s’épancher. Un lieu mû par la confiance en l’autre, le don de soi. Un lieu où l’humain pourrait se révéler et faire lien avec l’autre. Au-delà de nos différences, un lieu de rencontre autour de notre commune humanité. Un lieu de vérité, en toute liberté. Un lieu de liberté, en toute vérité. Un lieu pour être, pour respirer, pour se retrouver, pour souffler. Un lieu de soi à soi, de l’autre à soi, de soi à l’autre. Un lieu de parole et de silence : au travers des mots d’écrivains qui font échos à notre existence, nos failles, nos désirs les plus refoulés, nos secrets, nos entraves, notre quête de sens. Au travers de notre expérience de vie, d’une rencontre bouleversante, d’une souffrance trop lourde à porter. Bref, au travers de notre ordinaire quotidien. Oui, je rêve d’un « lieu de vie » pour se dire enfin. Pour naître ou renaître. Pour ne plus être seul avec ses questions et ses doutes, ses peines et sa solitude. Pour s’enrichir les uns des autres. Pour mieux vivre ensemble, pour devenir une femme, un homme véritables. Pour se dénouer et faire lien, pour sortir du tumulte qui parfois nous submerge. Oui, je rêve d’un lieu où se poser : un lieu où il ferait bon se reposer un instant avant de repartir rasséréné. Je ne vois rien de plus areligieux, de plus spirituel, de plus humain, de plus essentiel que la rencontre avec l’autre. Comme d’autres sans doute, je rêve d’un tel lieu, d’une Parole de bienveillance. Si mon envie répond à vos attentes, je vous invite à venir partager sur mon blog.

Pascal HUBERT

 

Charles Juliet, penser le tumulte et la confusion
Des Ténèbres à l’apaisement : un cheminement vers soi avec Charles Juliet

https://www.franceculture.fr/emissions/les-racines-du-ciel/des-tenebres-lapaisement-un-cheminement-vers-soi-avec-charles-juliet

N’hésitez pas à m’écrire, me donner votre avis, m’adresser une suggestion à : deviens.ce.que.tu.es333@gmail.com

7 réponses sur « UN BLOG : « DEVIENS CE QUE TU ES. » (PINDARE) »

  1. Pour bien commencer : Il fallait être (B)béotien pour en dire une pareille ! Pandare aurait affronté bien des difficultés insurmontables pour devenir un autre….. .

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    1. Ce n’est pas le sens de la formule. Il s’agit au contraire d’être pleinement soi-même, désentravé du « moi » (Nietzsche, après Pandare, a repris la formule).

      L’échange ci-après le fait mieux comprendre:

      Jacky Chriqui. – Vous dites qu’il convient de devenir ce que l’on est, rejoignant en cela la formule de Nietszche : « Deviens ce que tu es. » Mais à quel prix ?

      Charles Juliet. – Devenir soi-même fait surgir un être nouveau. Certains être humains sont nés à eux-mêmes d’une manière foudroyante et ont parfois éprouvé le besoin de changer de vie, éventuellement de changer de nom, tant ils avaient l’impression de ne plus avoir grand-chose en commun avec celui qu’ils avaient été. Cette aventure est vieille comme le monde. De nombreux sages ne parlent que de cette nécessité de passer du moi au soi, pour employer des mots faciles à comprendre. Je crois que c’est un besoin impérieux pour chacun que de délivrer son soi. Le moi, c’est l’individuel, le particulier, l’égocentrisme. Quand le moi a été dépassé, il naît un être nouveau : autre regard, autre manière d’être, autres idées, autres rapports avec les autres, avec le monde… Une vie autre commence.

      https://www.desordre.net/textes/bibliotheque/auteurs/beckett/juliet.htm

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  2. J’ai l’impression de lire chez vous ce que je suis en train de lire: Conversations avec Dieu de Neale Donald Walsch en LdP. Pour être vraiment il faut sortir de ce que je suis et créer mon soi, qui me regardera être. Enfin c’ets pour le moment ce que j’ai compris au début du Tome 1 et il y a 4 tomes
    Cordialement

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  3. Comme bien des chrétiens honnêtes j’ai réfléchis à ma religion catholique et à ma foi depuis mon enfance. Je pense vous rejoindre sur ce point là.
    je suis aussi père de 3 enfants baptisés bien sûr et de 5 petits enfants. Ancien militaire de carrière et lecteur assidu de Golias.
    à 67 ans j’ai bien évolué et fait évoluer ma foi même si je suis toujours pratiquant du fait de ma culture catholique.
    Je me dis à moi-même ceci : « Si un jour ta foi et ta raison entrent en conflit, alors garde la raison et interroge ta foi »
    Si je me disais l’inverse c à dire « laisse tomber ta raison et garde ta foi » je ferais une double erreur.
    En laissant tomber la raison on a sa place en hôpital psychiatrique.
    Et garder sa foi d’enfant sans la faire grandir vers une foi adulte c une grossière erreur d’un point de vu chrétien.
    D’ailleurs le pasteur Frédérik BONHOEFFER dont je connais très peu les écrits regrettait que bien des chrétiens restaient attachés à la foi de leur petite enfance et ne cherchaient pas à la faire évoluer vers une foi adulte. Pourtant le magistère ecclésial nous parle bien d’une foi qui doit grandir et donc évoluer.

    Si Dieu (la Vie) nous a créé à sa ressemblance ce n’est pas pour faire de nous des malades mentaux ou pour rester des enfants crédules

    Henri COUPANEC

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