« De la religion à la renaissance. »

SECOND BILLET PARU DANS LA RUBRIQUE « LIBRE PENSÉE »

sur le site de la revue Golias, http://golias-news.fr/

Je vous l’annonçais le 11 octobre sur mon blog. Environ une fois par semaine, Golias m’offre désormais la possibilité d’écrire un billet.

Le second billet vient de paraître ce 23 octobre.

Je le reproduis ci-après :

Religion de mon enfance

Religion de mon enfance, si tu savais comme j’ai cru en toi et combien de temps il m’aura fallu pour me libérer de toi. Aucun enfant ne souhaite mourir et tous les contes de fées sont pour lui des merveilles. Le cœur s’éveille devant un ciel bleu, des montagnes à perte de vue et il est si facile d’émouvoir le cœur d’un enfant. De l’émouvoir et de lui inoculer la peur et des croyances d’un autre monde. L’enfant qui grandit sous tes ailes comprend peu à peu qu’il est coupable de vivre. Qu’il doit la vie parce qu’un autre est mort pour lui. Qu’il est le fruit d’un péché inextinguible. Terrible déconvenue puisqu’il devra vivre en se souvenant qu’il est éternellement redevable et qu’il devra désormais expier sa faute. Ainsi une épine est plantée au fond de son cœur, invisible et douloureuse. Voilà comment s’achève avec la religion l’innocence de l’enfant. Vois-tu de quoi tu es coupable ? Vois-tu seulement que tu as pollué la vie, tué l’innocence, brimé des milliards de fidèles ? Au nom de tes dieux, innombrables et justiciers. Religion, tu as empêché l’homme d’être heureux. Et, du haut de ton autorité divine, tu as empêché la femme d’être l’égale de l’homme.Et tu as mis partout des gardiens de ta Loi pour rappeler à chacun combien il était pécheur devant les dieux et ses commandements. Tristesse, je vois toutes ces âmes qui se sont données à toi, pensant se donner à l’Amour. Tristesse, je vois toutes ces vies que tu as sacrifiées sur l’autel de tes mortelles chimères. Tristesse, je vois que tu n’as offert aucun véritable progrès à l’humanité. J’avais longtemps cru en toi de la même façon que j’avais cru au père Noël. Si seulement tu voyais la profondeur de l’abîme que tu as creusé sous ma chair. Mais vois-tu seulement de quoi tu es capable ? Tu as tué le bonheur, le goût de vivre sans crainte, tous ces talents qui ne demandaient qu’à se déployer. Trop aveuglée par ta Vérité. Vois-tu, si je t’ai abandonnée, le cœur lourd, ce n’est pas par infidélité à Dieu. C’est que hors de toi est mon salut. Mais, il est vrai, c’est un chemin difficile : lâcher cette béquille qui me rassurait. Tu as tellement perverti le sens des mots, la justice, l’amour, la vérité, la vie ici-bas. Que nombreux sont ceux que tu as blessés et qui, malgré tout, restent encore en ton sein. Par fidélité à Dieu, pensent-ils. C’est là, religion, ta perversité suprême. Parce que tu n’as cessé de leur rappeler que tu détiendrais les clefs de leur Salut, que sans toi ce serait la damnation éternelle. Tu auras vraiment empoisonné la vie, de la naissance à la tombe. D’ailleurs, au cours des âges, tu n’as cessé de persécuter, de jeter l’anathème, de menacer de tes flèches le libre-penseur. Ton amour pour le genre humain est vraiment infini, infiniment pathétique. Mais tu dois à tes persécutés de n’être pas encore morte, seulement moribonde. Parce que finalement, ils ont vu juste, t’auront contrainte à moins d’obscurantisme et davantage de raison. Vois-tu, tes croyances sont de pacotille, comme tes menaces. Tu n’as jamais détenu la moindre parcelle de Vérité. La vérité se joue hors de toi. Elle se vit dans nos entrelacs, les méandres de nos vies. Elle se joue de toi, se joue dans nos vies. Elle se vit au creux de nos défaites et de nos réussites. Et nous ne te devons rien, si ce n’est de nous avoir rendus enfin lucides : notre vie nous appartient. M’éloignant de toi, je me suis ouvert aux autres, différents de moi. M’éloignant de toi, je me suis ouvert au monde. M’éloignant encore de toi, j’ai commencé à aimer à égalité la femme, les homosexuels et tous ceux que tu n’as cessé de rejeter. Loin de toi, j’ai commencé à aimer la vie. C’est tout de même un comble quand j’y pense. Quand je pense que tu étais censée nous montrer « le chemin, la vérité et la vie ».Et quand je pense qu’écrire ces simples mots m’aura demandé un tel déconditionnement, une telle audace, une telle reprise en main de ma vie. C’est à pleurer devant tout ce temps perdu. Et dire que je ne suis qu’une de tes innombrables victimes. Même si je sais que ce n’est pas forcément avec la même gravité, mais selon l’histoire de chacun, sa compliance à ta volonté. Mais de tout temps, tu auras pesé de ton joug sur l’humanité. Tes croyances sont d’ailleurs à ce point innombrables qu’elles se disputent entre elles la Vérité. Et reviennent en force malgré l’avènement de la raison et des sciences. Vois-tu, mais tu le sais parfaitement, tu continues à rassurer l’humain devant sa peur de vivre et sa mort prochaine. Durant tous ces siècles, tu auras mené à la perfection la rhétorique de la servitude, tantôt forcée tantôt volontaire. Pourtant, je ne cesserai de le répéter, tant c’est vital : il n’est nul besoin de croire en toi pour vivre enfin. Au contraire, il revient à chacun de se libérer de ton joug pour apprendre à se faire enfin confiance. C’est ainsi que j’ai pris le chemin de la connaissance de soi pour muer peu à peu, sans crainte de faillir encore. À mesure que je suis entré en moi, j’ai appris qui j’étais, j’ai renoué avec mon désir de vivre et cet enfant innocent que tu as contribué à tuer.Je ne me fais plus d’illusions à ton sujet, je te regarde dans les yeux et je vois bien cette vérité que tu n’auras cessé de nous cacher : aucune de tes réformes n’effacera jamais tes crimes ni ne pourra te rendre désirable. Il vaudrait mieux pour nous que tu meures, afin que nous vivions enfin. Et par ces mots, moi l’enfant à jamais innocent, je désire ta mort comme je désire renaître.

À votre tour, en toute liberté, venez commenter, réagir, échanger vos réflexions et expériences sur http://golias-news.fr/article6769.html

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Vous pouvez également m’écrire à deviens.ce.que.tu.es333@gmail.com

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