Un instant hors du temps
« Aujourd’hui est le plus beau jour de notre vie, car hier n’existe plus et demain ne se lèvera peut être jamais. Le passé nous étouffe dans les regrets et les remords, le futur nous berce d’illusions. Apprécions le soleil qui se lève, réjouissons nous de le voir se coucher. Arrêtons de dire ‘il est trop tôt’ ou ‘il est trop tard’, le bonheur est là, il est l’instant présent. »
Guillaume Musso
J’étais d’humeur vagabonde ce matin
Si souvent le quotidien me happe, m’inflige son lot de choses à faire. Une fois n’est pas coutume, j’ai renoncé à me rendre au travail. Grâce à Mikado, sans doute, notre petit bichon. Cette promenade dans les bois qui, soudain, m’éveille par sa beauté, ses rayons dans les branches, sa lumière et ses ombres. Je me sens soudain relié à cette nature. Mes pensées moribondes se sont tues, je suis juste bien. Grâce aussi à ces quelques personnes bienveillantes, dont les mots délicats résonnent encore en moi : une telle qui me partage sa fatigue, telle autre sa reprise difficile du travail après un burn-out, telle autre encore qui réagit positivement à l’un de mes posts sur Facebook. Tout cela m’enchante soudain, m’ouvre le cœur, me donne à goûter l’instant présent. Brèche dans mon quotidien, mes angoisses, ma routine. Il est donc possible de fendre l’armure, de se laisser toucher par la nature et par les autres. Il est donc possible de ne plus subir l’instant présent, mais d’y goûter et d’en jouir. Aventure hautement spirituelle, humaine, par-delà les mots et les vérités apprises. Il est possible d’être soi, simplement là, par moments. De prendre soin de soi, d’écouter son corps, de se relâcher enfin. À n’en pas douter, c’est le chemin des poètes, des mystiques, des hérétiques, de la vraie vie. C’est le chemin sur lequel je désire marcher. Toujours plus loin.
Regarder le monde
Mourir, puisqu’il le faut. Mais en paix avec soi et avec les autres. À la façon d’un cœur débordant d’amour. Chemin forcément solitaire, singulier, universel. Se défaire de soi et s’ouvrir à « l’Autre ». Lâcher prise, s’abandonner, ne plus vouloir, ne plus se forcer. Être réceptacle, prendre ce qui nous est donné. Ne plus désirer sans fin, ne plus se perdre en soi, jouir simplement de la vie. À la manière d’Etty Hillesum, de Christiane Singer. À la façon de Charles Juliet, de Comte-Sponville. Se réconcilier avec la vie et c’est alors qu’une mutation peut s’opérer. Se connaître, se respecter, poser ses limites. Ne plus dépendre d’autrui, ne plus attendre son bon vouloir. Se faire confiance, se déprendre du besoin de plaire. La marche, la brise légère, le soleil, la nature participent à cet état d’esprit, à ce changement de cap, à ce goût pour une vie différente. Une vie plus ample, plus simple. Après cette promenade à deux, je suis retourné marcher seul. J’ai encore pris quelques photos ensoleillées, j’ai parlé avec une cycliste, je suis rentré dans une librairie. J’ai pris mon temps, j’ai regardé le monde. Je suis vivant, libre, léger. Après les angoisses et l’obscurité, les pensées tournoyantes, les mots ressassés. Être ainsi en paix avec soi fait un bien fou. C’est alors ne plus chercher misère, ne plus être sur la défensive, ne plus ajouter au malheur du monde.
L’amour conduit à la paix
Sur Facebook, j’avais posté quelques mots d’Averroès : « L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine et la haine conduit à la violence. Voilà l’équation. » Et voilà qu’une amie, en quelques autres mots bien sentis, me répond : « La connaissance mène à la confiance. La confiance mène à l’amour et l’amour conduit à la paix. Voilà l’équation Pascal. » Elle a raison, je me laisse toucher. Je reçois ses mots, je les laisse descendre en moi. Je prends soudain la mesure de ses paroles. Au fond, lorsque je sais qui je suis, je n’ai plus peur du monde et des autres qui m’entourent. Mais que de temps pour parvenir à ce bref instant de félicité ! Cet instant où l’on sait enfin que cet état est possible. Pour soi aussi, pouvoir enfin y goûter. Cela paraîtra bien peu pour certains, mais c’est énorme pour qui a connu les affres du mal-être et de la solitude. Pour qui a connu les ténèbres et jouit soudain d’un rayon de lumière. Pour qui a connu les angoisses interminables et jouit d’un instant de douceur. Merci donc au chien, à l’amie, à ces vraies rencontres, à la nature, au soleil d’avoir préparé le chemin. De m’avoir fait goûter à l’être, à la paix, au bonheur. Au bonheur d’être simplement vivant.
Et vous, chères amies , chers amis, comment apprenez-vous à vivre ?
Pascal HUBERT
Jiddu Krishnamurti – La totalité du temps se situe dans le présent.
Eckhart Tolle – Le pouvoir du moment présent.
« On a deux vies et la seconde commence lorsqu’on prend conscience qu’on en a qu’une. »
Confucius
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