Et que la lumière soit !
« Nous avons assez de religion pour haïr et persécuter. Et nous n’en avons pas assez pour aimer et pour secourir. »
Voltaire
Que répondre à une croyante sincère qui, pour justifier du bien-fondé de sa foi chrétienne, semble vouloir réduire vos critiques acerbes à votre être tourmenté ? Peut-être lui dire que, justement, c’est un rien réducteur, même s’il est commode de balayer d’un revers de main toute critique déplaisante. C’est vieux comme l’Inquisition. Peut-être lui dire aussi de restituer dans leur entièreté les propos de ses contradicteurs. Peut-être lui répéter ensuite que je ne m’en prends pas à sa personne, mais bien aux religions meurtrières. Peut-être lui dire que si elle a le droit d’affirmer sa foi, j’ai tout autant le droit de critiquer ce qui ne tombe pas sous le sens du « commun des mortels ». Et c’est bien peu dire, au regard des condamnations proférées au nom de cette même foi. Peut-être lui dire aussi que, contrairement à ce qu’elle croit, critiquer les religions ne signifie pas être athée. C’est encore là un point de vue bien réducteur, typiquement religieux. Peut-être lui dire aussi que je m’en prends, en réalité, aux caricatures que les hommes et les femmes font de leurs dieux et qu’elle devrait peut-être s’en réjouir. Peut-être lui rappeler encore que sa croyance n’est qu’une parmi des milliers d’autres, toutes aussi sincères « en vérité », et que si elle réfute toutes celles qui ne sont pas les siennes, nous voilà bien plus proches qu’il n’y paraît. Peut-être lui dire encore que, finalement, je ne suis pas si intolérant qu’elle le supposait. Peut-être lui dire aussi que face à un tel langage pétri de certitudes incommunicables, j’ai pris le parti de lui rappeler que ses convictions ne sont jamais que les siennes et que, depuis la nuit des temps, elles nous divisent bien plus qu’elles ne nous rassemblent. Ce qui, pour moi, est bien suffisant pour les rejeter toutes. Peut-être lui rappeler aussi qu’au fond, elle critique bien ceux qui ne pensent pas comme elle, et que j’en suis la preuve. Et, qu’en finale, il ne sert à rien de vouloir tendre une « joue virtuelle », sauf à brandir sa foi telle une pathologie malsaine. Ce que j’ai bien le droit de penser puisque, heureusement pour moi, nous ne vivons plus en théocratie, là où la Vérité divine faisait tristement foi pour tous. Librement, s’entend. Au fond, je ne peux que rejoindre Kurt Flasch, dans Pourquoi je ne suis pas chrétien : « Disons-le d’emblée : ma sortie de la foi n’a pas grand-chose à voir avec la situation des Églises et beaucoup avec leur prétention à détenir la vérité. » À défaut de partager les mêmes convictions que vous, chère future martyre de la foi, nous voilà chacun confortés dans les nôtres… Et n’ayant nul besoin de consolation divine pour vivre, il vous faudra évangéliser sur des terres plus crédules. Au fond, ne connaissant pas vos tourments, ni vous les miens, nous voilà quittes. Moi non plus, je n’ai rien contre vous. Mais là n’était pas la question.
À bon entendeur…
Pascal Hubert
En réponse à l’article de Véronique Belen
Sign Of The Cross (Le Signe De La Croix)
Eleven saintly shrouded men
Onze hommes saintement encapuchonnés
Silhouettes stand against the sky
Silhouettes dressées sur le ciel
One in front with a cross held high
Un d’eux, devant moi, brandissait une croix
Come to wash my sins away
Ils sont là pour me laver de mes péchés
Standing alone in the wind and rain
Seul, dans la pluie et le vent
Feeling the fear that is growing
Sentant la peur grandir
Sensing the change in the tide again
Ressentant encore une fois le changement de marée
Brought by the storm that is brewing
Provoqué par la tempête permanente
Feel the anxiety hold off the fear
Sens l’inquiétude prendre le pas sur la peur
Some of the doubt in the things you believe
Des doutes sur ce que tu crois
Now that your faith will be put to the test
Maintenant que ta foi va être mise à l’épreuve
Nothing to do but await what is coming
Il ne te reste plus qu’à attendre ce qu’il doit arriver
Why then is god still protecting me
Pourquoi dieu me protège t-il toujours
Even when I don’t deserve it
Même lorsque que je ne le mérite pas
Thought I am blessed with an inner strength
Je pense être doté d’une force intérieure
Some they would call it a penance
Que certains nommeraient de punition
Why am I meant to face this alone
Pourquoi dois-je être seul à l’affronter
Asking the question time and again
Posant sans cesse cette question
Praying to God won’t keep me alive
Implorant dieu de m’ôter la vie
Inside my head feel the fear start to rise…
Dans ma tête je sens la peur monter
They’ll be saying their prayers
Ils diront leurs prières
When the moment comes
Au moment venu
There’ll be penance to pay when it’s judgement day
Il faudra payer quand l’heure du jugement sonnera
And the guilty’ll bleed when the moment comes
Et les coupables saigneront quand le moment viendra
They’ll be coming to claim,
Ils viendront réclamer
Take your soul away
Prendre ton âme
The sign of the cross
Le signe de la croix
The name of the rose…
Le nom de la rose
A fire in the sky
Une lueur dans le ciel
The sign of the cross
Le signe de la croix
They’ll be coming to bring the eternal flame
Ils viendront apporter la flamme éternelle
They’ll be bringing us all immortality
Ils nous apporteront à tous l’immortalité
Holding communion so the world be blessed
Communiant afin de bénir ce monde
My creator my God’ll lay my soul to rest
Mon créateur, mon dieu, fait que mon âme se repose
Lost the love of heaven above
J’ai perdu l’amour des cieux
Chose the lust of the earth below
Choisi la convoitise de la Terre ci-dessous
Eleven saintly shrouded men
Onze hommes saintement encapuchonnés
Came to wash my sins away
Venus me laver de mes péchés
Mourir pour des idées, l’idée est excellente
Moi j’ai failli mourir de ne t’avoir pas eue
Car tous ceux qui l’avaient, multitude accablante
En hurlant à la mort me sont tombés dessus
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente
Abjurant cette erreur, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente,
D’accord, mais de mort lente
Jugeant qu’il n’y a pas péril en la demeure
Allons vers l’autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l’allure, il arrive qu’on meure
Pour des idées n’ayant plus cours le lendemain
Or, s’il est une chose amère, désolante
En rendant l’âme à Dieu c’est bien de constater
Qu’on a fait fausse route, qu’on s’est trompé d’idée
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente
Les Saint Jean bouche d’or qui prêchent le martyre
Le plus souvent, d’ailleurs, s’attardent ici-bas
Mourir pour des idées, c’est le cas de le dire
C’est leur raison de vivre, ils ne s’en privent pas
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité
J’en conclus qu’ils doivent se dire, en aparté
« Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente »
Des idées réclamant le fameux sacrifice
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles
Et la question se pose aux victimes novices
Mourir pour des idées, c’est bien beau mais lesquelles ?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes
Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente
Encore s’il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu’enfin ici bas, tout changeât, tout s’arrangeât
Depuis tant de « grands soirs » que tant de têtes tombent
Au paradis sur terre on y serait déjà
Mais l’âge d’or sans cesse est remis aux calendes
Les dieux ont toujours soif, n’en ont jamais assez
Et c’est la mort, la mort toujours recommencée
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente
Ô vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu ! laissez vivre les autres !
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n’a pas besoin qu’on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourons pour des idées, d’accord, mais de mort lente
D’accord, mais de mort lente