La théière de Russell ou le mystère de la foi
« La fiction de cette fameuse évolution, faisant rejeter tout ce qui est absolu, constant et immuable. »
Pie XII
« Ça été de tout temps le grand objet des théologiens d’extorquer aux livres saints la confirmation de leurs rêveries et de leurs systèmes, afin de les couvrir de l’autorité de Dieu. »
Spinoza
Le « mystère de la foi » a fait son temps. La raison, au cours des âges, l’aura démonté maintes fois. L’ignorance n’a jamais fait ses preuves, seulement des êtres soumis à des vérités incroyables. Il appartient désormais aux croyants de démontrer leur credo. C’est du bon sens, qui devrait réduire à néant toutes ces illusions.
Ainsi, la théière de Russell (parfois appelée « théière céleste ») est une analogie évoquée par Bertrand Russell (1872–1970), pour contester l’idée que c’est au sceptique de réfuter les bases « invérifiables » de la religion et pour affirmer que c’est plutôt au croyant de les prouver.
L’idée est une hypothétique théière en orbite autour du Soleil, entre la Terre et la planète Mars ; selon Russell, y croire (et demander aux gens d’y croire) sous prétexte qu’il n’est pas possible de prouver sa non-existence est insensé.
La théière de Russell est une illustration du rasoir d’Ockham. Le concept de la théière de Russell a été extrapolé au comique, plus particulièrement au travers de la Licorne rose invisible, du Monstre en spaghettis volant et du culte du Canard en plastique jaune de Leo Bass.
Or, force est de constater que, depuis la nuit des temps, le besoin de se rassurer devant l’inconnu et ses menaces aura permis aux religions de s’octroyer une place centrale qu’elles n’auraient jamais dû avoir.
Au fond, cela revient à dire, avec Ludwig Wittgenstein, dans son Tractatus logico-philosophicus : « Ce dont on ne peut parler, il faut le taire. »
Pascal HUBERT