L’Église : Scandale d’une Imposture !

L’Église : Scandale d’une Imposture !

 

« Mon Dieu,
je crois fermement
toutes les vérités que vous avez révélées
et que vous nous enseignez par votre Église,
parce que vous ne pouvez ni vous tromper,
ni nous tromper. »

Acte de foi

 

Aujourd’hui, l’Église reconnaît enfin les multiples scandales en son sein (pédophilie, viol de nones, homosexualité des clercs, emprises et abus de pouvoir, cléricalisme, dérives sectaires). Demain, il lui faudra reconnaître le plus grand scandale qui aura permis tous les autres : son Imposture !

Les secrets bien gardés auront fini par se fissurer et tomber sur la place publique. Pourtant, en matière de dérives ecclésiales, rien de bien neuf : parmi une multitude, quelques papes déjantés (IXe siècle,…), l’Inquisition (XIIIe siècle), les Borgia (XVe siècle) ou le schisme protestant (XVe siècle) ont dû, en leur temps, défrayer la chronique avec fracas. Mais, d’une génération à l’autre, l’Église sait faire oublier ses turpitudes. Et puis, le « vrai croyant » ne se sent pas concerné par l’histoire passée. Il faut savoir oublier et pardonner. Nous sommes tous pécheurs, alors l’Histoire sainte aussi connaît ses errements. Mais, « l’Église du Christ », elle, demeure infaillible. Elle détient la « Parole de Dieu » et les Sacrements de votre Salut. À qui iriez-vous, d’autant que Dieu demeure fidèle. C’est lui qui a voulu l’Église. Puisque l’Église vous le dit. Enfin, la « Parole de Dieu ». Point de Salut donc à qui abandonnerait sa Sainte Mère.

Il est grand le « mystère de la foi »…

Si ce n’est qu’aujourd’hui, une chose essentielle a changé : l’Église n’a pas seulement caché ses turpitudes, elle a aussi menti sur la Vérité prétendument infaillible. Ainsi, il est notoire que nombre de prêtres continuent à prêcher des inepties auxquelles ils ne croient plus eux-mêmes. Par obéissance, par habitude ou pour ne pas troubler le bon fidèle qui ne comprendrait pas un tel revirement de la foi « catholique et apostolique ». De même, tout en haut de la hiérarchie cette fois, le Pape Jean Paul II a bien dû reconnaître que la théorie de l’évolution était « plus qu’une hypothèse». Elle remonte à 1859 et n’aura été reconnue par le Vatican qu’en 1996.

Ainsi, la théorie de l’évolution ne serait donc plus incompatible avec la foi chrétienne…

Elle vient pourtant clairement démentir l’origine de l’espèce humaine et de la création tout entière. Mais l’Église a besoin d’Adam et Ève et du mythe du péché originel. Sans eux, le bel édifice doctrinal – Chute, Salut en Christ et Résurrection – s’effondrerait. Aussi, l’histoire ne saurait véritablement remettre en cause l’Histoire sainte.

Ainsi, dès son élection, en 2005, Benoît XVI précisera lors de sa première homélie : « Nous ne sommes pas le produit accidentel et dépourvu de sens de l’évolution. Chacun de nous est d’abord le fruit d’une pensée de Dieu. » Pour lui, le monde provient bien d’un processus d’évolution, mais issu de Dieu.

En 2006, dans son homélie de la veillée pascale, Benoît XVI estime également que l’évolution permet de comprendre la résurrection : « La résurrection du Christ est la plus grande « mutation », le saut absolument le plus décisif dans une dimension totalement nouvelle qui soit jamais advenue dans la longue histoire de la vie et de ses développements : un saut d’un ordre complètement nouveau, qui nous concerne et qui concerne toute l’histoire. »

Présidant, le 27 octobre 2014, l’inauguration solennelle d’un buste de Benoît XVI, au siège de l’Académie pontificale des Sciences, le pape François a déclaré à son tour : « Le Big Bang, que nous pensons être à l’origine du monde, n’annule pas l’intervention d’un créateur divin. L’évolution dans la nature n’est pas contradictoire avec la notion de création car l’évolution nécessite la création d’êtres qui évoluent. »

De même, il affirmera encore : « Le commencement du monde n’est pas œuvre du chaos mais d’un Principe suprême qui crée par amour. »

En réalité, l’Église use ni plus ni moins du concordisme, système d’exégèse consistant à interpréter les textes sacrés d’une religion de façon qu’ils ne soient pas contradictoires avec les connaissances scientifiques d’une époque.

Et l’Église aura toujours procédé de la sorte : combattre d’abord, admettre ensuite bien malgré elle, conserver malgré tout la « Vérité divine » en pervertissant la réalité. De la sorte, l’Église ne changerait pas… C’est ce qu’il est convenu de nommer, dans le langage religieux faussement savant : « l’herméneutique de la continuité.»

Galilée, les Lumières, la crise moderniste. Les sciences et la modernité sont ontologiquement néfastes au Magistère infaillible. Elles viennent, en effet, remettre fondamentalement en cause la « Parole de Dieu » sur laquelle entend se fonder l’autorité religieuse. Elles viennent ébranler l’existence même d’une prétendue « loi naturelle » ou « divine ».

Sur des mythes païens repris par l’Ancien et le Nouveau Testament, l’Église fondera une Vérité éternelle. Et elle sacralisera le Jésus de l’histoire, en le proclamant « sauveur du monde », « mort pour nos péchés » (le « mystère Pascal »). Ainsi, le fait historique se mêle à la légende et celle-ci devient réalité. L’Histoire sacrée est née et les « forces du mal » ne sauraient prévaloir contre la Sainte Église, « sacrement universel du salut » (Lumen Gentium 48).

Ainsi, comment garder la foi quand l’Église est frappée par de graves scandales ? L’Église sait nous le rappeler : sa particularité se situe au-delà de son organisation, «dans la consolation de la Parole de Dieu et des sacrements qu’elle apporte dans les jours de joie ou de tristesse ». Ainsi, « les vrais croyants ne donnent jamais une importance excessive à la lutte pour la réorganisation des formes ecclésiales. Ils vivent de ce que l’Église est toujours. Si l’on veut savoir ce qu’est vraiment l’Église, c’est eux qu’il faut aller voir. L’Église n’est pas là où l’on organise, où l’on réforme, où l’on dirige ; elle est présente en ceux qui croient avec simplicité et qui reçoivent en elle le don de la foi, qui devient pour eux source de vie » (Joseph Ratzinger, alors théologien, Introduction au christianisme, 1969).

Même les plus progressistes veulent (encore) sauver l’Église…

Ainsi, qu’il soit victime des turpitudes de l’Église ou d’une Vérité mortifère, le « vrai croyant » doit savoir obéir et se taire face aux scandales en tout genre. Pendant ce temps, l’Institution religieuse, elle, aura toujours privilégié sa réputation et la loi du silence à l’amour de la vérité. En réalité, force est de constater que le fidèle n’est qu’un « serviteur inutile » – un rouage nécessaire, parce que servile – dans un système totalitaire conçu pour se perpétuer coûte que coûte.

Ainsi, vingt-et-un siècles plus tard, malgré toutes les pseudo-vérités, persécutions et dérives, il reste encore quelques « Gaulois irréductibles » qui, telles des fourmis laborieuses, cherchent encore à réparer le grand tissu déchiré de la catholicité. Un jour pourtant, il faudra bien tirer leçon de la petite histoire et affronter la réalité : l‘Église n’était qu’une Imposture !

Pascal HUBERT

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Mon billet à peine rédigé, je lis les propos hallucinants de Benoît XVI, qui attribue la pédophilie dans l’Eglise à Mai-68 et à « l’absence de Dieu »… : ainsi, « il n’y est plus question ni de crimes, ni de causes systémiques, ni d’abus de conscience et de pouvoir, encore moins de cléricalisme, toutes notions que l’Eglise catholique a, avec plus ou moins d’enthousiasme et sous la pression des affaires, interrogées ces trois dernières années ».

Voy. aussi : Une Église mortifère ? par Daniel Bogner

et Pédophilie dans l’Église : l’analyse de Benoît XVI sous une pluie de critiques

 

 

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