La juste complainte des religieuses abusées !
Je vous préviens : je serai d’humour taquin. Ce n’est pas que le sujet soit drôle, il est justement à pleurer. De honte, de hargne, d’impatience aussi. Tellement les religieuses endurent, pendant que l’Église fait la sourde oreille ! Alors, j’ai choisi l’humeur décalée, pour mieux faire entrevoir l’horreur ! Vous voilà prévenus ! Et que justice leur soit enfin rendue !
Et dire qu’il faut trouver les mots justes, pour dire l’évidence, le dégoût, le refus de tout compromis : l’enfer de ces religieuses qui endurent…
Elles en ont marre d’être réduites à peau de chagrin : pauvres, petites, insignifiantes. Violentées dans le silence abyssal de la sainte église. Parce que derrière les prêches du bon pasteur, se cache parfois les crocs du vilain prélateur. De fait, certaines pensaient prendre le voile pour l’Amour de Dieu, et se retrouvent violées à confesse par quelque pervers ensoutané. La concupiscence, le désir charnel, le viol, l’avortement d’un enfant fruit d’une relation interdite, ce n’était pas « péché mortel » ? Aidez-moi, je peine à décrypter le petit catéchisme…
L’amorale de l’histoire ? Ce sont les beaux parleurs, qui font chanter les religieuses sur leurs genoux. Sous couvert d’amour-amitié, de plan divin, d’extase mystique, de « service tout compris ». Jamais de pervers narcissiques, de déni de la réalité, de réputation à sauvegarder envers et contre tout. Mes bien chairs sœurs (comme ils disent si bien) : ne rendez pas les choses confuses, quand elles sont pourtant si claires. Ne troublez pas votre ordre en public et vos chers frères en privé, quand Satan sait si bien distiller la zizanie entre vous.
Sous ferez donc en silence, et rachetez vos fautes par la prière et l’expiation. Petites sœurs agressées, n’était-ce pas Dieu qui vous a appelé et conduit vers eux ? Ne pleurez plus. C’est votre belle Vocation qui se voit mise à l’épreuve. Le temps de Dieu, n’est pas celui du monde, n’est-ce pas ? Et, s’il le faut vraiment, le magiques’taire changera les statuts en vertu, déplacera le pauv’ pécheur égaré, se dispensera de trop vite canoniser le saint fornicateur. Patience, patience, vous dis-je…
En toute transparence, pour le bien de votre âme. La poussière retrouvera ainsi sa place sous le tapis, et le Ciel sa belle couleur Marcial. Voilà rendue la justice divine, quand vous savez plier le genoux, pour l’Amour de Dieu. Et si vous savez souffrir en silence jusqu’à bout de force, votre place sera encore plus grande dans les cieux, comme dans la Sainte Église. Je le parjure : foi enivrée de charlatent ! Christ n’a-t-il pas aussi porté sa lourde croix, grâce aux bons religieux inspirés de Dieu ? Souffririez-vous moins, de ne pas lui être configuré ? Par pitié, ne le trahissez pas : vous gémiriez en enfer ! Les persécuteurs du Christ ont toujours été Légion ! Sachez endurer, vous qui avez été appelée !
Plus sérieusement, qui fait quoi dans ce cafardnaüm ? D’où tombe la goutte d’humanité ? D’où vient notre Sainte Mère du Bon-Secours ? De la société pécheresse, des médias vengeurs, de la sotte justice des hommes, de toutes les mains hérétiques… Triste vérité, ou plutôt vraie bonne nouvelle ! Enfin ! Après tout ce temps perdu !
Plus sérieusement encore. Chères sœurs trop longtemps outragées, nous entendons votre complainte ! Comme nous soutenons votre plainte ! Fatigués que nous sommes de jouer dans ce magasin de fard et attrape nidgo ! De taire notre juste révolte ! Fatigués d’admettre encore l’inadmissible au nom de sacro-saints prince-ipes forts mal placés ! Que la victime soit enfin à la première place ! Qu’elle soit crue (et plus seulement en chair de vérité !) et soutenue dans sa parole ! Qu’elle soit rétablie dans ses droits, son esprit sain et son corps meurtri ! Qu’elle puisse enfin se reconstruire et que l’abuseur soit désormais le seul défroqué !
Sérieusement ? La toujours Très Sainte et Très Vierge Marie en a marre d’être la bonne à tout faire, de se taire encore pendant que les prélats se prélassent, et se couvrent de ridicule du haut de leur chair fraîche. Marie en a marre que tous ces bénis autoproclamés de Dieu parlent si bien, et toujours à sa place, de toutes ses bonnes grâces. Pendant que les religieuses se font bastonner en silence, entre toutes les femmes du monde ! Elles veulent, enfin, une vraie place, une reconnaissance, une égale dignité et que justice leur soit rendue… sur terre si possible !
C’est que les beaux discours et paroles creuses se digèrent de plus en plus mal ! Et qu’il ne suffit plus désormais d’invoquer tous les seins pour être exaucé ! Pierre, qu’as-tu fait de tes Sœurs ? Les pierres crient, nom de dieu ! Clercs du monde entier, les entendrez-vous enfin ? Serez-vous enfin à la hauteur des évangiles, que vous proclamez si bien dimanche après dimanche, pour mieux les profaner le reste du temps ? Deviendrez-vous un jour ex-pères en humanité, et plus seulement pères-vers en inhumanité ?
Ô ne me croyez pas mécréant de naissance ! Plutôt bon croyant, malgré toutes les dérives cachées, excusées, relativisées. Par amour de l’Église, de Dieu, des pauvres pécheurs que nous sommes tous. Enfin, vous les « bons croyants », vous savez déjà cela aussi bien que moi (ce « blabla » inoculé dès le baptistère). Et c’est précisément pour cela, que je n’ai plus pu faire « comme si ». Comme si je ne savais pas, n’en souffrait pas. De ce charabia typiquement religieux, cet enfumage millénaire. Trop d’hypocrisies, d’horreurs, de Vérités mensongères. Me voilà désormais à mille lieux de ces Monseigneurs, bonimenteurs par Vocation.
Un dernier mot encore, à toutes ces Sœurs courageuses et rebelles : prenez bien soin de vous, et délivrez-nous du mâle ! Vous n’êtes ni petites, ni soumises, juste bigrement fortes ! Certes, pour « l’amour du prochain », il faudra encore attendre quelques Reyformes au plus haut des cieux. Mais nous, on compte sur vous dès ici-bas ! C’est que l’exemple ne vient jamais d’en Haut !
Amen, chères sœurs, comme ils savent si bien dire…
Pascal HUBERT
Pour aller plus loin :
- Sur ce blog : Prélats du Vatican : des religieuses dénoncent leurs conditions d’esclavage et « Le silence de la Vierge. » Marie-Laure JANSSENS
- Il était une foi violée et des crimes impunis…
- Abus sexuels dans l’Église : des religieuses sortent du silence :
N’hésitez pas à laisser sur mon blog un commentaire, un avis, une réflexion ou une suggestion…
ou à m’écrire à deviens.ce.que.tu.es333@gmail.com
« UNE ASSOCIATION DE MALFAITEURS » (Wim De Troy, juge instructeur du dossier dit « du silence de l’Église », en Belgique / années 2012 – 2013)
J'aimeJ'aime