La « normalité » n’est pas faite pour moi
Longtemps, j’aurai essayé, me serai contraint. D’être « comme tout le monde ». Ne pas faire de vague, rester dans le moule. Disparaître dans l’anonymat, s’il m’était possible. Me fondre dans la masse informe, être simplement « normal ». Pas facile de faire «comme si», de se renier au quotidien.
Que rien ne dépasse de ma personne, surtout ne pas se faire remarquer. Pas de vague ni de singularité. N’être simplement « personne », comme tout le monde. Je sourirai comme il faut, je serai « vous » s’il le faut. Et il le faut puisque je n’ai pas appris à être moi. Et puisque je ne sais pas vivre, je regarde comment font les autres. J’imite, je mens, je me perds.
J’essaie d’être « normal ». D’être sans désir, d’anticiper les imprévus. J’étouffe en silence, ne veux pas déranger. Je ne veux même pas vivre, je suis une image. Un visage sans lueur, sage bien comme il faut. Subir à défaut de mieux, quant bien même ça fait mal. Jusqu’au jour où je n’ai plus pu.
Jusqu’au jour où j’ai décidé d’assumer. D’assumer qui je suis, intégralement. Avec mes défauts, mes failles, mon passé. En comprenant d’où je viens, l’enfant que je fus, le combat qu’il me fallut mener. Pour m’aimer, m’accepter, réconcilier l’inconciliable. La honte, la haine de soi, le besoin irrépressible d’estime. Pour se réparer, se faire confiance, goûter enfin l’instant présent.
Depuis, j’ai ce côté un peu exubérant. Je plaisante avec l’inconnu, me moque des convenances, cherche de moins en moins à plaire. Seulement à être moi, en accord avec ce que je suis. Je ne cherche plus à être compris ni à me justifier. Je cherche moins le besoin de reconnaissance, que l’amitié sincère. Je consens à vivre seul s’il le faut, loin des foules. Loin du « comme il faudrait », du « qu’en-dira-t-on », du mensonge ambiant.
Déplaire n’est rien, si je suis moi. Ne plus être compris n’est plus blessant, si je sais qui je suis. Si je m’accepte enfin comme je suis. Singulier, comme vous et moi. M’assumer enfin, loin des dieux et des hommes. Puisque seul il me faudra bien mourir, j’entends bien vivre loin des sirènes du conformisme. Du « bien comme il faut », et autre contre-vérité du même genre.
La normalité n’a jamais été de ce monde. Les fous, à leur façon, nous le rappellent. Et la façon dont tourne le monde. Avec ses murs et ces étrangers, qui meurent en Méditerranée. À cause des gens « normaux », bien comme il faut. À cause de cette normale inhumanité. J’ai un problème avec le «bon chic, bon genre», le nivellement par le bas. La dépression de ne pas être soi, d’être obéissant à la norme.
La normalité n’est pas faite pour moi…
Pascal HUBERT
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Une fois de plus, je me retrouve dans vos propos Pascal.
Personnellement, c’est la maladie qui m’a « changée ». A cette occasion, la croyance en un « Dieu » m’a quittée après un long cheminement, mais surtout, j’ai enfin osé être celle que je suis. C’était cher payé me dis-je parfois. Mais était-ce pour moi le prix que je devais mettre pour oser faire craquer les coutures du vêtement qui me serrait trop?
Aujourd’hui, je parle, je donne mon avis et je ne cherche pas à convaincre. J’exprime souvent des idées qui sont contraires à celles de la société bien pensante actuelle, mais je m’en f…!
Le pire dans tout cela, c’est que pense que j’ai raison de voir les choses de cette manière!!
Merci Pascal
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Comme je vous rejoins…
Eh oui, prendre (enfin !) la parole.
Encore et encore…
Merci Marie-Claire !
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Qu’est ce que la normalité? , c’est comme la beauté…c’est subjectif… 🙂
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