Caroline, ex-religieuse : une femme qui tourmente l’Église ?

 

Caroline, ex-religieuse : une femme qui tourmente l’Église ?

 

« Femme dans la tourmente de notre Église. Un corps brisé. »

                                Conférence initialement prévue à la Maison diocésaine de Limoges, samedi 28 septembre 2019, 14H

 

« Non ? » Si ! « Quoi ? » À Limoges, il y a des choses pas belles à voir. « Un fait divers ? » D’une intolérable constance ! Monseigneur Bozo interdit une conférence-témoignage d’une femme courageuse, Caroline. Ex-religieuse agressée par un prêtre des Béatitudes, Jacques Marin, elle entend se battre, avec d’autres, pour briser l’omerta, remettre la victime au milieu de l’Église, libérer la parole de ses frères et sœurs d’infortune.

Mais voilà, sa parole est mise en doute. Comme à l’ordinaire, la victime est humiliée, décrédibilisée, anéantie une seconde fois. Aurait-elle commis à son tour quelque turpitude ? Aurait-elle été consentante ? Aurait-elle cherché  un moment de gloire ? Le vil prélat ! Il a exhumé un passé douloureux : elle a fait un séjour en hôpital psychiatrique !

« C’est une femme trop blessée, qui a une vision trop noire de l’institution pour être juste dans son propos », avance Mgr Bozo. Il est vrai que faire preuve de retenue lorsqu’on a été abusée serait la moindre des choses. Ce ne peut-être une bonne victime ! Seulement une plaignante ! Une emmerdeuse ! De fait, « par le ressentiment qu’elle a contre toute l’Église sans distinction, son témoignage risque de laisser les fidèles et le public avec plus de questions que de réponses, et peut-être lui faire, à elle, plus de mal que de bien », fait-il valoir. Finalement, lui refuser la parole, c’est encore pour son bien…

Et le renouveau de l’Église ? La belle Pentecôte annoncée ? Les paroles du pape François sur la place des victimes et les malades, « privilégiés » de l’Église ? Motu proprio ou Motus et bouche cousue ? Du vent ! Des mensonges ! De l’esbroufe ! Pour protéger qui, ici ? Le « Renouveau charismatique » et le prêtre abuseur ? La réputation des communautés et de leur prédateur ? Rien de bien neuf ! Rien de très charismatique ! Que du linge sale, à laver en vase clos !

Annuler une conférence, voilà bien un nouveau « geste déplacé » ! Le corps brisé de Caroline n’est pas une preuve !  Toute parole dans l’Église n’est pas bonne à prendre ! Encore moins celle d’une femme ! Encore moins celle d’une femme victime ! Servante tu seras, violences tu tairas ! Encore un prélat qui a pour habitude de brandir l’Évangile d’une main, pour mieux le trahir de l’autre ! Les judas sont décidément légion ! Des fonctionnaires de Dieu !

La Miséricorde, vous connaissez ? La charité, dite « chrétienne » ? Le simple bon sens ? Et le trauma des victimes ? La sidération du viol ? Son ravage indescriptible ? La douloureuse parole ! À cause de l’omerta ! À cause d’irresponsables ! Comme vous ! Savez-vous seulement qu’un viol peut vous conduire en enfer, au suicide, en… hôpital psychiatrique ? Honte à vous qui desservez l’Évangile, que vous prêchez de vos lèvres mensongères ! Vous ne partagez pas les souffrances du « peuple de Dieu » ! Au contraire, vous liez sur leurs épaules de lourds fardeaux, que vous refusez de toucher du doigt… !

Les religieuses abusées de l’Église ! Cela devrait vous dire quelque chose, depuis le temps qu’on en parle maintenant… Claire Maximova, Marie-Laure Janssens, Michèle-France Pesneau, parmi des milliers d’autres… Vous devriez enfin savoir que les âmes et les corps blessés par un viol n’ont que faire des gloires mensongères, ou alors très rarement ! On ne se vante pas d’un viol ! La honte et la culpabilité vous collent à la peau ! se loge dans la moindre parcelle de votre être ! On se mure, des années durant, dans le silence ! Êtes-vous donc à ce point insensible ? Un loup dans votre propre bergerie ?

Caroline, ce combat pour toi et pour les tiens, est l’un des plus nobles d’entre tous ! Un combat pour la vérité ! Cette vérité qui libère ! Cette vérité qui devrait être prêchée sur tous les toits ! La honte doit changer de camp ! Ne rien lâcher ! Tu n’es pas seule ! Les bonnes volontés sont légion ! Certaines portes se ferment honteusement, d’autres s’ouvrent chaleureusement ! Bon vent ! Bonne route ! Garde cette « petite flamme espérance », chevillée au corps et à l’âme !

Envers, et contre tous..

Pascal HUBERT

 

 

« J’ai appris depuis longtemps que, pour soigner mes blessures, je devais avoir le courage de les regarder en face. »

Paulo Coelho

Témoignage de Caroline, agressée sexuellement par un prêtre

Cessez de prier, agissez « Nosseigneurs » les évêques…

Abus sexuels dans l’Église : les religieuses victimes elles aussi

 

« Ma vie aux Béatitudes: le corps brisé de Caroline », propos recueillis par Agnès de Préville, Golias Mag, mai-juin 2019, n° 186, 32-41

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Abus sexuels, crise de confiance et de foi, avenir de l’Église : l’évêque de Limoges répond à toutes les questions

Les belles déclarations (ambitions !) des évêques : « la protection des plus fragiles »….

Les Béatitudes…

 

 

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Une réponse sur « Caroline, ex-religieuse : une femme qui tourmente l’Église ? »

  1. Beau témoignage de Caroline.
    Son discours est clair, juste, pas du tout haineux. C’est cela qui gêne le clergé.
    Et puis, je pense que ça montre bien quelque chose que le clergé cache depuis longtemps et qui correspond à tout un fantasme que le clergé entretient ou pas via Marie mais aussi via l’exaltation de sa nature soit disant chaste: c’est la sexualité sacrée.
    Ce clergé qui n’assume pas avoir des désirs comme les autres, détourne une sexualité saine et désirante, en sexualité de domination qu’il justifie auprès de ses victimes en sexualité sacrée.
    C’est à dire qu’il n’y a pas péché puisque le prêtre, le moine est adoubé par Dieu.
    Sa semence est sacrée, ses actes sexuels vers quelque croyant ou religieux ou religieuse, ou enfant, sont sacrés. Et ça tu vois, Pascal, tu n’as aucun prêtre, même le plus ouvert à vouloir parler de ça sans tabou.
    L’autre jour, en répondant à Pierre Vignon, j’ai parlé de ce sujet: silence radio.
    Mais en réalité, là est le coeur du problème criminel sexuel du clergé.
    Prétendre remplacer la notion de consentement et de respect de l’autre par l’imposition d’une sexualité abusive et justifiée par une sacralisation égotique, c’est ce qui devrait être dit et abordé.
    Ca ne l’est toujours pas.
    J’espère que ça le sera un jour.
    Ca permettrait d’éclairer les tenants et les aboutissants de tels crimes et aux victimes de comprendre les ressorts tortueux mais aussi bien institutionnalisés de la doctrine cléricale.

    Bon week-end
    Bises
    Françoise

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