La liste sans fin des féminicides
L’homme est un prédateur. Il n’aime pas la femme. Depuis la nuit des temps, elle n’est pas son égale. Pouvoir du premier, sur la seconde. Voile, viols, féminicides, excisions, prostitution, inégalités légalisées, harcèlements, mariages forcés, polygamie, gauloiseries, sexisme… L’homme n’a jamais aimé la femme, il s’en sert. Il l’exploite, il l’humilie, il la tue. C’est différent. La femme à un rôle à tenir. Son ménage et son homme à servir.
La femme doit être dévouée. Elle doit plaire, être belle. Mais pas trop, juste ce qu’il faut. Pour le plaisir de l’homme. L’homme, en échange, lui donnera une sécurité factice, et des enfants. Et quand la femme vieillira, il la jettera. Elle ne sert plus à rien. Elle ne décore plus son bras, dessert sa belle virilité. Plus aucun mâle ne le jalouse. Le bel objet a fait son temps. Il convient de miser sur un autre cheval, de changer de trophée. Plus jeune, plus fougueux, plus aventureux. Une femme qui se fane, c’est un mec avec un sexe aux abois. Alors, l’homme se remet en chasse.
Dans cette farce tragique, nous sommes deux à jouer un rôle. À perpétuer cette inégalité millénaire. L’homme et la femme. L’homme au pouvoir et la femme au service. L’homme viril et la femme soumise. Avec les croyances en Dieu, pour cimenter les inégalités. Encore une invention d’homme, pour servir l’homme, dominer la femme. Toutes les religions, sur ce point, savent que la femme n’est pas l’égale de l’homme. Leurs textes sacrés en font foi. Remettre en cause l’ordre naturel des choses, c’est blasphémer. C’est remettre en cause le plan divin, la Loi au-dessus des hommes, qu’ils disent.
L’homme aime la femme servante. C’est son plaisir et sa jouissance. C’est sa force et son existence même qui se jouent. Une femme avec des responsabilités, une femme qui se prend en main. C’est une femme libre, et dangereuse. Pour l’homme, et son pouvoir. Elle sort des cases assignées, elle trouble l’ordre public. Elle récoltera haine et injures. Audacieuse, salope, insoumise. Arrogante, anti-féminine, jouant à l’homme. Elle s’échappe, elle transgresse, elle rompt le contrat social. Elle se met en danger, de mort parfois.
Une femme ne peut être libre. Ni d’esprit ni de corps. La femme cessera-t-elle d’être belle, pour plaire à l’homme ? Osera-t-elle brouiller les cartes ? Se déconditionner des rôles impartis ? Ce serait une révolution. La seule juste, vers laquelle l’humanité doit tendre. Mais toute femme qui se libère le paie souvent au prix fort. Et les avancées vers plus d’égalité sont rarement le fait des hommes. La femme doit se battre pour se libérer du joug masculin, pour enlever son voile, pour refuser la polygamie, pour sortir de sa religion de naissance. Pour se défaire de toutes ces bigoteries, dont l’essence même est d’étouffer son vrai génie.
Je le sais, parce que je suis un homme. Je ne suis pas différent, parfois juste un peu plus lucide. Je ne me fais pas d’illusions, le sexisme vit aussi en moi. Ma violence à l’égard des femmes, de leur désir de vivre libre. C’est inscrit dans nos esprits, depuis notre naissance. Déjà bien avant nous, depuis des siècles de patriarcat. Mais je ne peux faire semblant, comme si je ne savais pas. Il nous faut dénoncer, pour le bien de tous. Une femme égale à l’homme, c’est aussi un homme plus heureux. Soumettre l’autre est une injustice qui enchaîne. Aucune paix, aucune véritable intimité, aucun respect de l’autre ne peuvent naître d’une telle violence. Posséder n’est pas aimer. La liste sans fin des féminicides nous le rappelle sans cesse…
Pascal HUBERT
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Le contrôle du corps féminin constitue une des bases des religions. Monothéistes surtout.
Le polythéisme n’empêchait pas trop les femmes ni de s’instruire ni d’avorter, ni d’accéder à la contraception, ni ne les enfermait dans le rôle de mères et de servantes. Le monothéisme beaucoup plus. Car essentiellement tenu par un clergé d’hommes. Alors que le clergé polythéiste est mixte et égalitaire en terme d’autorité cléricale. Ce qui changeait un peu la donne, mine de rien.
Une fois l’ère du monothéisme mise en place, la société bascule dans le patriarcat avec un homme dominant qui a droit de vie et de mort sur les femmes, qui contrôle leur corps, leur sexualité, leur éducation, leur travail.
Tout ça soit disant pour la gloire de Dieu, forcément un homme là aussi.
Si la société n’est plus aussi religieuse qu’autrefois en occident, elle est restée patriarcale. C’est à dire avec une domination masculine qui s’illustre régulièrement par des violences faites aux femmes et des atteintes à leurs droits fondamentaux, à leur intégrité physique, sexuelle, psychique.
En Belgique il y a quelques années, Patric Jean avait fait un très bon documentaire qui reprenait un peu Bourdieu sur la Domination Masculine. Je ne sais pas si tu l’as vu ou pas, mais il est vraiment très bien.
Et Patric Jean continue avec un engagement en tant qu’homme féministe. Au-delà de ce documentaire. Vraiment une belle démarche.
Et puis je voulais pour illustrer ton propos auquel j’adhère sans réserve, te passer cette chanson d’Anne Sylvestre : Juste une femme.
Et celle-ci de Juliette: une petite robe noire.
Tu n’es pas le seul à t’indigner et à vouloir sortir du système patriarcal.
Certains artistes dénoncent cela aussi depuis un petit moment.
Dans cette volonté, je pense que seule l’union des hommes conscients de ces inégalités et voulant que ça change et des femmes pourra aboutir à faire émerger une autre société, plus égalitaire.
Chacun de nous essaie d’y travailler à sa petite mesure.
J’espère que nos enfants verront quelques améliorations et pas un recul.
Bises!
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