Le « Bon Samaritain », (re)vu par les évêques de France

Le « Bon Samaritain », (re)vu par les évêques de France

« On ne comprend pas comment on a pu arriver à une telle aliénation de l’institution. »

François Devaux

Pour nos forfaitures systémiques, nous vous offrons un forfait unique. Si pas un ticket pour le paradis, un ticket pour vous faire taire. Compris entre 3.000 et 5.000 €. Grâce à un fonds spécifique, alimenté par les fidèles. La souffrance n’ayant pas de prix, en exiger davantage serait déplacé. Vous avez brisé l’omerta, il est temps de retourner à la mission. Les évêques ont voté. Sous l’inspiration du Saint-Esprit, à n’en pas douter.

« L’enfer, c’est les autres », disait déjà Jean-Paul Sartre. Ces aveugles en col blanc. Plus blancs que neige, recouverts du sacré. Ni indemnisation ni réparation. « Un dispositif de reconnaissance des causes de la souffrance. » Quand il s’agirait de reconnaître ses crimes, impossible de faire court. Plus c’est long, et plus ça noie le poisson. Vous savez, ce poison qui loge désormais dans le cœur de tant de vies brisées. Le poison inoculé par le sexe des prêtres pédocriminels.

À quand une parole forte du pape ou des évêques ? Non plus pour fustiger les mœurs de la société civile et les femmes qui avortent, mais pour clouer définitivement au pilori un système patriarcal à bout de souffle. Celui-là même qui a permis la réalisation et la pérennisation des crimes sur des dizaines d’années. À quand une catéchèse sans langue de buis, consacrée au commandement « Tu ne tueras pas » ? Vous savez, cette fameuse « valeur de la vie humaine ». Et de sa violation au sein de « notre » Mère l’Église, au nom de la sauvegarde d’autres droits… Quelle gifle pour les victimes qui pensaient être défendues, sans comprendre encore qu’elles ne représentaient rien.

Une omerta meurtrière pour « résoudre un problème ». Celui de la pédocriminalité des prêtres, au nom d’un bien plus grand : la perpétuation de la réputation de la Sainte Église Catholique. Cher pape François, depuis que la société civile a révélé les cris de « vos » enfants abusés, je me pose aussi cette question : « Comment supprimer une vie innocente peut être humain ? » J’ai un goût amer au fond de la gorge, et une colère sourde qui ne désemplit pas. Votre Église aura laissé en liberté ses « tueurs à gages » ! C’est cela la terrible vérité, l’illusoire souci du « pauvre » en premier ! Et c’est ce système mortifère qui les aura embauchés, pour sa moisson bien peu évangélique…

Après des siècles d’abus en tout genre, la récolte est mauvaise. Il va falloir assumer, en actes ! La révolte gronde, parmi les oubliés. « N’allez pas sur le religieux pour quelque chose qui regarde l’humain », disiez-vous encore. Mais, justement, lorsqu’il s’agit de l’humain, vous vous montrez incapable de véritable compassion. Au fond, votre Église me fait songer à la parabole du « Bon Samaritain » qui m’avait tant de fois émue, lorsque je croyais encore à vos sortilèges : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent en le laissant à moitié mort. Un prêtre qui, par hasard, descendait par le même chemin vit cet homme et passa à distance. De même aussi un Lévite arriva à cet endroit; il le vit et passa à distance. Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut rempli de compassion lorsqu’il le vit. Il s’approcha et banda ses plaies en y versant de l’huile et du vin; puis il le mit sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, à son départ, il sortit deux pièces d’argent, les donna à l’aubergiste et dit : ‘Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le rendrai à mon retour.’ Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands… ? »

Excepté les belles envolées du dimanche, le « reste » n’était donc que vent et désolation… ? Et depuis des siècles que ça dure – depuis l’empereur Constantin au moins -, resterons-nous aveugles encore longtemps ? Gageons que la « Sainte Église » ne s’en sortira pas aussi facilement. Et que l’Histoire la jugera, aussi durement qu’elle l’avait jugée !

Pascal HUBERT

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13 réponses sur « Le « Bon Samaritain », (re)vu par les évêques de France »

  1. À quand une parole forte du pape ou des évêques ? Non plus pour fustiger les mœurs de la société civile et les femmes qui avortent, mais pour clouer définitivement au pilori un système patriarcal à bout de souffle. Celui-là même qui a permis la réalisation et la pérennisation des crimes sur des dizaines d’années. …….100% d’accord …………..Quand donc réaliseront-ils la gravité , reconnaîtront-ils qu’ils ne sont pas expert en humanité mais en chemin avec toutes et tous , que l’Eglise n’ait ni meilleure , ni pire! La seule sortie possible est de regarder en face la réalité , de comprendre comment cela a été possible et les causes sont connues et évidentes , de se recentrer sur l’Evangile et le service , la formation des prêtres , l’apport de ceux qui restent croyants mais libres de pensées et de paroles , d’introduire en son sein beaucoup de femmes libres et de laïcs libres , de ne pas juger dans des domaines où ils sont incompétents , de ne plus jamais du monde mauvais et de la sainte Eglise ………

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    1. N’est-ce pas illusoire après 21 siècles déjà ? Ne serait-il pas temps, au contraire, de vivre chacun sur son chemin d’humanité ? Il me semble que la liberté de penser, et le déconditionnement qui va avec, sont à ce prix…

      Christian Bobin le dit à sa manière, avec ses mots : « J’ai trouvé Dieu dans les flaques d’eau,dans le parfum du chèvrefeuille, dans la pureté de certains livres et même chez des athées. Je ne l’ai presque jamais trouvé chez ceux dont le métier est d’en parler. »

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  2. Comme victime du silence de l’Église de Belgique, ayant constaté la désastreuse politique des évêques maintenant copiée par l’Église de France, et les ravages qu’elle a causé sur le psychisme de ses fidèles, je vous remercie de cette colère à laquelle nous participons, de ce côté de la frontière. Votre appréciation se constate également dans les effets produits sur la population des fidèles allemands qui ont abandonné massivement la fréquentation des églises. Cette institution qui se prétend plus que jamais sacrée, n’a fait que révéler le vrai fond de sa morale, une morale qui s’est gravement dégradée avec des siècles d’un pouvoir temporel délirant. La destinée de ses victimes, les « fidèles », ne l’intéresse plus depuis très longtemps. Nous étions juste, pour elle, un fond de commerce. Il y en aura d’autres après nous. Le « Saint-Siège » du Vatican soigne son image en marketing, bien assis sur sa réserve d’or et son État triomphant parmi les plus riches principautés du Monde. Ils pourront encore se « prélasser » très longtemps. Les crimes des princes ne sont que rarement punissables et ils se protègent entre eux, c’est une loi séculaire. Si le message de Lucía de Fátima a un fondement, sa réalisation pourrait cependant être proche car le message du Christ appartient à l’assemblée (Église) des croyants, pas à ces pharisiens vêtus de pourpre.

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  3. Le ciel vous entende ( si j’ose dire) Pascal! Depuis que nous savons ce qui se passe derrière la façade, l’Eglise a-t-elle changé? A mon avis Elle est toujours là et bien debout. Ses théories attirent encore de nombreuses personnes de par le monde.
    Je me permets Pascal de vous conter une histoire révélatrice.

    Dimanche dernier, c’était la confirmation de ma petite-fille. Laura a 13 ans et, en dépit du fait que nos familles ne pratiquent pas, elle a décidé de recevoir la confirmation. Mais il faut bien dire qu’elle était davantage attirée par les fins de semaine de préparation avec les copains, la journée avec la famille au complet et une gentille marraine que par ‘une quelconque motivation religieuse!

    La cérémonie? Pompeuse, flonflons et mise en scène étudiée, paroles moyennâgeuses incompréhensibles pour notre temps, sermon creux d’une longueur interminable, prosélytisme indécent…Tout y est pour donner l’image d’une Eglise en parfait état.

    Lors de ces cérémonies particulières de nombreuses personnes présentes ne mettent probablement pas « les pieds à l’Eglise ». Par exemple des familles, comme la nôtre, des parrains et des marraines ou encore des chrétiens d’autres religions comme la marraine de notre petite-fille qui est protestante.

    Face à toute cette mise en scène complètement décalée, face à ces paroles d’un autre temps, face à cette pièce de théâtre sans âme, j’ai eu HONTE. Alors qu’eux, ces prêtres serviles soumis, complices des « saloperies » qui jalonnent toute la vie de l’Eglise catholique ne connaissent pas ce sentiment et continuent de se complaire dans leur rôle de donneurs de leçons. Comment peut-on servir une telle institution qui cache depuis toujours ses mains sales.

    Nous avons reparlé de cette messe le lendemain. Notre fils ( papa de la confirmante) et moi-même avons pris la décision de quitter l’Eglise.

    Petite précision à ce sujet. Dans quelques cantons de Suisse romande il n’y a pas de séparation de l’Eglise et de l’Etat. C’est le cas du canton du Jura où je vis. Nous payons donc des impôts d’Eglise. C’est un casse-tête cette histoire car ces impôts ne profitent pas directement aux clercs ou à l’Eglise mais plutôt à toute la communauté ecclésiastique voir même à des personnes en difficulté.
    Mais rien ne nous empêche de soutenir une autre oeuvre humanitaire..
    Depuis les crimes de la pédophilie et après la sortie du livre SODOMA des centaines de personnes de Suisse romande ont quitté l’Eglise.
    Mais il reste encore de nombreux fidèles pour faire tenir debout le Vatican!

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  4. Difficile de s’imaginer que notre témoignage puisse ébranler des fidèles qui ne voient pas leur ecclesia depuis la même fenêtre que nous. La foi et les rites étant supposés fournir l’accès à une vie éternelle, cela reste un « chacunE pour soi ». Bien que l’excommunication ait été abolie « officiellement », de nombreux contestataires (comme un cousin et votre serviteur) continuent à recevoir une lettre d’excommunication (et aucune indemnité, important à signaler). Les évêques soignent leur image en toute hypocrisie et mettent un coup de pied au c.. à leurs victimes. Que des croyantEs marquent leur désapprobation en prenant leurs distances pour vivre leur foi en direct est un phénomène élitiste (dans le bon sens du terme) qui s’est déjà produit dans l’Histoire. Reste la question profondément choquante de l’impunité des criminels…

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  5. L Eglise catholique pour se donner bonne conscience a toujours oeuvré avec de l argent :ex les indulgences qui ont fait reagir LUTHER l (alors qu il est gratuit,puique Jesus s est donné Lui meme en rancon sur une croix pour nous racheter nous liberer et nous sauver)aujourd hui ,comme elle ne connait toujours pas la Bible, et veut surtout rester dans la suffisance et le traditionalisme qui tue,elle est vexee car elle est demasquée ,et donc elle propose une solution du diable : l d argent
    cette eglise est loin de l evangile;;;;;;;;

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  6. la Verité est sorti grace a votre combat :victimes!!!Bravo
    Les eveques ont les « chocottes »!!!!!! car ils savent que tout ce qu ils font dans les tenebres est et va etre encore publié sur tous les toits
    C est vous qui devriez precher l Evangile ,!!

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  7. Ce n’est pas par une indemnisation en argent qu’il convient de prendre en considération les victimes mais en punissant les coupables ! afin d’arrêter le massacre et de ne plus susciter de nouveaux boureaux irresponsables ! Il convient de responsabiliser toutes les personnes impliquées ou susceptibles de l’être à l’avenir. Il ne convient pas de traiter ce type d’affaires comme un problème passé mais comme présent tout en empêchant par des mesures dissuasives qu’il se renouvelle à l’avenir !

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