Petit sermon sur la montagne : si le Sel de la Terre se dénature…
« Même dans la mafia, il y a un code éthique. »
François DEVAUX
Et si l’on prenait l’Évangile au sérieux, littéralement pour une fois ? Force serait alors de constater que le « bon secours » vient rarement de « là » où, pourtant, nous serions en droit de l’attendre…
L’Évangile, les discours creux et « La Parole libérée »
Ainsi, des discours creux de nos bons évêques, institués et inspirés par on ne sait quel esprit chagrin. S’il nous faut attendre autre chose que des paroles vaines et quelques piécettes arrachées aux forceps, je crains que nos os n’aient le temps de se dessécher. Les premières places aux banquets, les évêchés de luxe, les relations homos sont parfois leurs seules devises. Sans parler de ces crimes et abus sexuels innombrables, commis sur des enfants, des femmes et de jeunes adultes hommes, un peu partout dans le monde.
Tournons-nous donc, un instant, vers celles et ceux qui font encore œuvre utile. Ces « pauvres pécheurs », pas forcément cathos, encore moins pratiquants. Mais qui, pour seule boussole, ont encore l’humain chevillé aux tripes. Je veux parler des vrais moralistes, de ceux qui pratiquent la charité, se prennent des coups à la place des vrais coupables, défendent hardiment « la veuve et l’orphelin ». J’évoquerai aujourd’hui un lanceur d’alerte, François Devaux, qui a sacrifié une partie de sa vie à cause d’une mauvaise rencontre.
J’ai suivi, comme nombre d’entre vous, la gestation de la « Parole libérée ». Avec des réflexes pavloviens et identitaires parfois, des incompréhensions souvent. Une Parole parfois prise à partie, par les « bons cathos ». Ceux-là qui n’y ont parfois vu qu’un énième complot, contre la Sainte Église. On connaît le discours, maintes fois rabâché par celle-ci : « Nous sommes tous pécheurs, circulez mécréants ! » Avant que le pape, peut-être, ne donne enfin son blanc-seing. En adressant aux fidèles son Motu Proprio : « Lettre au Peuple de Dieu. »
Lettre longtemps attendue, qui débute ainsi : « ‘Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui’ (1 Cor 12,26). Ces paroles de Saint Paul résonnent avec force en mon cœur alors que je constate, une fois encore, la souffrance vécue par de nombreux mineurs à cause d’abus sexuels, d’abus de pouvoir et de conscience, commis par un nombre important de clercs et de personnes consacrées. Un crime qui génère de profondes blessures faites de douleur et d’impuissance, en premier lieu chez les victimes, mais aussi chez leurs proches et dans toute la communauté, qu’elle soit composée de croyants ou d’incroyants. »
Mais, puisque les actes, eux, viennent rarement de l’Église, pas plus hier qu’aujourd’hui, venons-en à ces quelques mots fort peu conventionnels et, pour tout dire, seuls audibles en ce moment. Des mots qui parlent vrai, qui font ce qu’ils disent ! Ceux adressés par François Devaux, à celles et ceux qui, après tant de silences complices, attendent une véritable « culture de la responsabilité ». Après celle du viol, dans le clergé y compris.
« Petit sermon sur la montagne : si le Sel de la Terre se dénature… »
« Je crois qu’il y a une différence entre continuer à suivre le Christ et continuer à suivre les évêques.
Les catholiques (progressistes, enfin les vrais, les bons) ont le sentiment d’être acteurs dans l’évolution de la réflexion de l’église, convaincu d’agir de l’intérieur… Mais pour autant ceux qui tiennent le pouvoir font comme ils veulent : c’est eux qui décident… C’est une autorité incontestée… Ils vous font faire des grands écarts idéologiques improbables. Ce n’est plus être hyperlaxe là… ils vous tordent le cerveau, vous font avaler votre langue, mais vous êtes toujours là, fidèlement… et vous le serez toujours dites-vous en substance.
Si les évêques sont contraints d’avancer tel un âne bâté, c’est parce qu’un grand nombre décide de couper ce lien… de se dissocier. Et non pas parce grâce aux groupes de réflexion dans les paroisses.
Mais un jour quelqu’un va tirer la chasse d’eau (ce qui en train de se passer), et tous ceux qui sont dans la cuvette prendront le même chemin (moi aussi je sais faire des métaphores propres à l’introspection, mais je n’ai pas encore écrit mon évangile).
Il y a là un point très intime que, je crois, vous fuyez. Une honnêteté intellectuelle que vous refusez… un courage de l’âme qui vous fait défaut et c’est le cœur du problème à mon sens. (Ne l’entendez pas comme une condamnation, mais comme une franchise de dialogue, une démarche en vérité, une invitation à la confession de son âme).
La révolution n’est pas un péché ou une provocation, elle est inévitable, programmée et nécessaire…que l’on soit catholique ou non… et nombreux sont ceux qui freinent le processus…
Comprenez-vous mieux ainsi ? (…)
Je sais que c’est compliqué. Je dis que vous tolérez des évêques qui se foutent du monde… Je dis que le processus est trop long, loin d’être suffisamment profond… Les évêques sont pris en flagrant délit de faillite et personne ne le dit haut et fort (à part Pierre, Franck G. et quelques autres).
Qu’aurait fait le Christ selon vous ? Aurait-il dit à voix basse sur la pointe des pieds ’agissons de l’intérieur’ ? N’a-t-il pas eu le courage de dénoncer haut et fort, les yeux dans les yeux, le pouvoir, l’hypocrisie ? Que fait-on de ce modèle ? Ne suis-je pas moi plus en phase avec la démarche du Christ ? Ce rebelle sans concession avec ses valeurs ? Faut que ça avance beaucoup plus vite que ça… C’est l’avenir de l’église qui est en jeu » – François Devaux.
S’il est dit que Jésus a révolutionné son époque en secouant les tièdes, qu’aurait-il dit et fait aujourd’hui ? C’est la seule question qu’un chrétien devrait se poser !
À votre avis ? Dites, puis faites… !
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