Derrière le mur du silence : la parole interdite
Il marchait à bonne distance, derrière le mur du silence. La parole interdite cadenassait ses lèvres, des cadavres putréfiés gisaient dans ses eaux souterraines et venaient irriguer tout son corps, étouffer chacun de ses pas. Il vivait avec le sentiment d’être hors du monde, si peu présent à soi et aux autres. Depuis la fracture de l’enfance, il se battait pour ne pas sombrer.
Quand tu as subi l’abus sur le corps, la conscience ou les deux. Tu ne sais plus vraiment qui tu es ni si tu dis vrai. Tu navigues en eaux troubles, entre deux univers. Tu ne sais si c’est ta lucidité qui te tient loin de ton semblable et te fait souffrir de la solitude. Ou ton trauma qui exacerbe tes tensions intérieures, ou les deux qui s’entrechoquent. Tu sais juste que tu dérives…
Crever le mur des apparences, pour ne pas mourir. S’autoriser la parole, pour se réapproprier corps et esprit. Briser le poids du silence, pour se libérer. Tu n’es plus l’enfant perdu, honteux et sans identité. Cet enfant qui traînait son malheur sur son visage. Tu as droit à une autre vie, une vie qui ne s’identifie plus à ta désespérance passée.
Non. Tu n’as plus à supporter le poids des apparences, tu peux désormais être fidèle à tes besoins et à tes désirs. Tu peux abandonner cette peur paralysante, que l’autre lise en toi ton passé et tes failles. Plus personne n’a le pouvoir de te renvoyer à ton malheur, à la honte, à ta vie blessée.
Tu peux désormais franchir le mur du silence…
Pascal HUBERT
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