Si eux se taisent, les pierres crieront
« Le monde ecclésiastique, auquel j’ai consacré dix ans de ma vie, m’a complètement tourné le dos. Punie d’avoir osé parler, briser l’omerta des viols dans l’Église. »
Claire Maximova, La tyrannie du silence
Je suis un électron libre, solitaire et en colère qui n’ai que faire des leçons de morale du type : « Tais-toi et laisse-nous vivre nos petites croyances. » Ces petites croyances qui n’ont jamais sur la conscience que quelques millions de morts ni d’autre but que de soumettre les pauvres crédules au pouvoir religieux adossé au pouvoir politique.
Et justement, en matière de religion il n’est pas de conscience possible, si ce n’est une servitude à une vérité mensongère cent fois révisées au gré de l’avancement des connaissances. Et justement au gré et surtout malgré les religions, bien contraintes et forcées, après avoir persécuté injustement les hérétiques de la raison au nom d’une foi immuable et imbécile. Vous devriez déjà savoir tout cela, s’il n’y avait précisément ce conditionnement inoculé par ces imposteurs religieux.
Et c’est justement parce que j’en suis sorti, à force de lucidité et aux forceps, que je ne peux plus me taire, à l’exemple de tant d’autres avant moi. Ceux-là même qui l’ont parfois payé de leur vie ou ont dû fuir leur pays, pendant que, de votre côté, vous récitiez servilement la sainte doxa. Vous n’appréciez pas toujours la forme de mon propos, dites-vous ? Par trop irrespectueux et pas assez consensuel. Moi, je n’aime pas le goût de poison au fond de votre calice. Moi, je crois surtout que vous n’aimez pas la vérité et ceux qui tentent de vous ouvrir les yeux.
L’histoire montre combien vous préférez vos confortables et rassurantes illusions, à toute remise en question salutaire. Pourtant, comme nous l’enseigne un proverbe russe: « Mieux vaut une amère vérité qu’un doux mensonge. » À cet égard, voyez comment les théologiens, à la demande même du Pape François, vous traitent encore en ce vingt-et-unième siècle des Lumières : « (…) le théologien doit avancer, il doit étudier ce qui va au-delà ; il doit aussi affronter les choses qui ne sont claires et se risquer dans la discussion. Mais entre théologiens. Au peuple de Dieu, il faut donner la ‘nourriture’ solide de la foi, ne pas nourrir le peuple de Dieu avec des questions disputées. Que la dimension de relativisme, disons-le ainsi, qui fera toujours partie de la discussion, reste entre les théologiens – c’est votre vocation –, mais ne jamais l’apporter au peuple, parce qu’alors le peuple perd son orientation et perd la foi. Au peuple, il faut toujours donner la nourriture solide qui alimente la foi. »
Bref, au « peuple de Dieu », il faudrait cacher la vérité, ou plutôt le relativisme de la Vérité. Maintenir le peuple dans l’ignorance de ce que sait le pouvoir. Voilà qui est typique des totalitarismes, des gourous et autres pouvoirs tyranniques. Voilà qui est vieux comme le monde, et en dit long sur l’omerta qui doit régner au sein de la « Sainte Église Universelle ». Une fois de plus, le brave fidèle n’a pas voix au chapitre, est sommé d’obéir aveuglément à la prétendue volonté de Dieu, au nom même d’un Évangile devenu mortifère ! Dites-moi, vous qui êtes si sensible à la forme, combien de temps vous laisserez-vous encore tondre par ces clercs revêtus d’une peau de loup ?
Face à l’imposture délibérément entretenue par ces zélateurs, ne comptez plus sur moi pour me taire encore ni pour y mettre les gants de la bien-pensance. La tyrannie du silence, qui aura permis tant de crimes et de mensonges, n’a déjà que trop duré…
Pascal HUBERT
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