A la jointure, avec Hélène Salvy

A la jointure, avec Hélène Salvy

« Partir à ta rencontre.

Les mots me manquent, pour dire combien l’autre me bouleverse. A chaque fois cet abîme infranchissable, entre lui et moi. Juste un souffle vital, par moment. »

Pascal Hubert

« Une belle rencontre. Une conversation intime et à nu. Peut-être pour réparer, pour oser dire, se rencontrer, se connaître mieux, l’un l’autre et soi-même. Pascal et moi ne nous connaissons pas dans la ‘vraie vie’ mais nous avons fait ce long voyage ensemble, avec l’idée que lui et moi partageons : c’est dans l’intime que les gens se rejoignent et se retrouvent. »

Hélène Salvy

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4 réponses sur « A la jointure, avec Hélène Salvy »

  1. Bien avant les mots il y a nous. Il y a un faisceau de lumières humaines qui cogitent en nous, la brillance du début de notre vie il faut reconquérir et ne plus jamais la laisser être assombris ou mise à l’ombre par les valeurs biaisées de ce monde.

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  2. Joli échange et belle rencontre. Merci d’avoir partagé cela, Pascal.

    Plein de réflexions d’Hélène me parlent: dans le désordre, la difficulté de se sentir légitime et d’exposer (ça reste une angoisse-panique profonde chez moi), le besoin de se planquer, l’inspiration qui fait qu’on ne sait jamais où l’écriture va nous entraîner et la possibilité en créant (peinture, dessin, écriture) d’échapper à soi aussi, le sentiment d’étrangeté par rapport à une société qui est très codifiée (très programmée et j’allais dire très lobotomisée), le rapport à la sensualité à un moment pour sortir du chaos, le rapport à l’enfant en soi.
    Sur la résilience, je pense personnellement que ce n’est surtout pas un état permanent, mais des moments relativement courts, fugaces qui permettent de continuer le chemin, de passer des caps. Mais qui peut être aussi un masque élégant pour cacher une détresse bien plus profonde.
    Ce qui m’énerve chez Cyrulnik c’est qu’il en a fait d’une certaine façon un commerce mais aussi une sorte d’obligation morale. Et ça, ça me dérange profondément.
    Le travail sur l’enfant intérieur de Jung me semble beaucoup plus respectueux et moins contraignant que cette espèce de quête de résilience, genre performance et St Graal. Ce qui est particulièrement odieux pour des grands traumatisés de la vie, qui pour être acceptables socialement, doivent être résilients. Sinon, ils ne sont pas de bonnes victimes, de bonnes personnes. C’est vraiment quelque chose que je vois médiatiquement énormément et que je trouve ultra violent pour toute personne qui souffre profondément et de façon chronique sans pouvoir trouver une issue, une voie pour ne serait-ce qu’aller un peu moins mal.
    Il y a je trouve une pression sociale très forte et depuis déjà pas mal d’années pour ne surtout pas aller mal. Une sorte de dictature du bonheur. Mais d’un bonheur factice, de la bimbeloterie essentiellement basée sur la consommation, l’avoir et le paraître. Ce qui va d’autant plus exacerber chez les personnes qui vont mal, le goût du noir et d’une certaine noirceur: car au moins celle-ci est vraie, authentique.

    Si je regarde ce qui nous réunit tous les trois, c’est d’une part la création (et spécifiquement l’écriture). Et d’autre part, je pense que nous avons tous les trois en commun cette espèce d’enfance à part que chacun de nous a vécu, avec des contextes très différents mais néanmoins traumatiques. Et du coup, contexte familial très rude nous a obligés plus ou moins tôt dans nos existences, à prendre des chemins de traverse et à utiliser la création pour ne pas complètement perdre pied. Nos enfants intérieurs respectifs ont trouvé ce moyen pour ne pas sombrer. Et c’est en cela que nous nous reconnaissons les uns et les autres. Se sont nos enfants intérieurs qui se reconnaissent frères et soeurs. Nous pouvons dialoguer à travers les enfants que nous avons été et que nous sommes toujours. Ce qui nous sort de rapports superficiels, forcément.

    Comme Pascal, j’ai beaucoup aimé la première interview d’Hélène que j’ai d’abord écouté avant votre entretien, sur Youtube. Immédiatement, je me suis sentie proche de ce qu’Hélène exprimait. C’était presque troublant tellement il y avait de proximité de ressentis. Et je comprends tout à fait qu’après, au premier visionnage, ça a pu être difficile pour elle. Quand on est dans le faire,on est pas dans le paraître. Et quand il doit y avoir paraître, c’est extrêmement compliqué à gérer. Ma meilleure amie m’a poussée à exposer en 2018 avec elle et ça a été très compliqué, même si je n’étais pas seule. J’avais l’impression d’illégitimité profonde. Nous avons réexposé ensemble à la demande d’un conseiller culturel quelques mois après, je l’ai mieux vécu, mieux géré. Mais ça reste une épreuve. Je comprends donc parfaitement ce qu’Hélène exprime sur le besoin d’invisibilité et en même temps de reconnaissance. Qui est une dualité permanente avec laquelle nous vivons comme une espèce de paradoxe intérieur.
    Avec plus ou moins d’auto-sabotage suivant les périodes. C’est là je trouve que l’on voit à quel point il nous reste de chemin à parcourir pour oser nous assumer en tant que créatrices et en tant que personnes aussi.

    Contrairement à vous deux, je reste croyante et j’ai un rapport à la foi et à la vie en général très mystique. Assez proche de ce que je vis dans l’écriture, le dessin et la peinture, la photo aussi. Mais c’est davantage quelque chose de spirituel que de religieux chez moi du fait de mon vécu.
    Et ça me rend heureuse vraiment. Cette Présence a été et est un garde-fou à la dépression avec le sentiment d’être entendue, protégée d’une certaine façon, accompagnée et la certitude d’être aimée.
    Ce qui n’ôte pas pour autant les épreuves, les galères, les dualités, les aléas. Mais qui permet de faire sens sur mon parcours existentiel depuis plus de 30 ans.

    Même si les conditions actuellement ne sont pas idéales, je serais ravie un jour que nous puissions discuter de visu et nous retrouver quelque part.

    Merci en tout cas à tous les deux.

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