M’accorderez-vous le droit d’exister ?
« Inspirée par une amie
perdue et retrouvée, j’ai lu les lettres d’Antonin Artaud à Jacques Rivière, les
lettres humbles et exigeantes d’Antonin Artaud qui demande à Jaques Rivière si,
imparfait et fou qu’il est, il a le droit d’exister. M’accorderez-vous le droit
d’exister ? demande-t-il en substance à Jacques Rivière. »
Hélène Salvy, Journal, 2018 (cherche éditeur…)
« En attendant je ne sais quoi, j’étais, tel Peter Pan : l’enfant perdu… »
Pascal Hubert, La folie du père, le silence de la mère (cherche éditeur…)
« Le plus lourd fardeau, c’est d’exister sans vivre. »
Victor Hugo
Échange avec Hélène Salvy, à propos de ce road-movie qu’est l’existence, une aventure accidentée (avec des extraits de Charles Juliet, Samuel Beckett, Louise Erdrich, Laurence Nobécourt et Chantal Akerman)
Hélène Salvy :
Anne Condomine interviewe Hélène Salvy, en préambule à l’exposition du 25 mai au 8 juin 2017 au Café Charbon à Nevers : https://www.youtube.com/watch?v=dWbONjS-adU ; https://www.youtube.com/watch?v=VG9dzeWytmQ
Pascal Hubert et Hélène Salvy : « À la jointure de l’être, échange avec Hélène SALVY » :
https://www.youtube.com/watch?v=iFqYHUKWE5o
Jeux de dame. Dernière chanson de Maurice Dulac pour la composition, l’orchestration, l’arrangement et l’interprétation (et d’Hélène Salvy pour le texte et les dessins)… Les dames jouent parfois à des jeux étranges et dangereux, ou les hommes se font des films… : https://www.dailymotion.com/video/x3k6lh8
Pascal Hubert :
Présentation des livres de Pascal Hubert par Cyril Chevrot :
« D’une vérité à l’autre » : https://www.youtube.com/watch?v=ZaNJU…
« Des illusions à soi » : https://www.youtube.com/watch?v=RYvD6…
« De l’emprise à la liberté. Dérives sectaires au sein de l’Église. Témoignages et réflexions » (livre collectif) : http://www.editions-mols.eu/publication.php?id_pub=173 (http://pncds72.free.fr/300_01_eglise/300_01_6_golias_174.pdf)
Blog de Pascal Hubert : https://devienscequetuespindare.blog/
Pour acheter les livres de Pascal Hubert : https://www.thebookedition.com/fr/25722_pascal-hubert
SI UN ÉDITEUR DEVAIT PASSER PAR LÀ, HÉLÈNE ET MOI SOMMES DÉSIREUX. PAROLE ET ÉCRITURE, UN MÊME BESOIN VITAL. POUR EXISTER !
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Merci Pascal pour ce nouvel entretien avec Hélène.
Je suis tout à fait d’accord qu’il y a une grande part de ce que l’on écrit dont nous restons longtemps ignorants. Une part de notre intériorité sait, mais pas nous au plan du conscient. Il faut des circonstances particulières à très particulières, du temps pour que l’on comprenne le sens comme la portée de ce que l’on a réellement écrit. Le processus nous échappe profondément je crois au moment où il se manifeste, comme si nous étions guidés sans même le savoir sur un chemin dont nous ignorons tout.
C’est l’intriguant de l’écriture, même avec une histoire, un scénario bien construit. On est toujours rattrapés, déroutés par ce qui s’opère à notre insu.
Quand j’écris, je me suis rendue compte qu’il fallait que je vois et entende un peu avant. De cette façon, je suis sûre que ce que j’écris est juste, peu importe ce que j’écris. Pourquoi est-ce ainsi? Je ne sais pas.
C’est une façon de fonctionner que j’écoute de plus en plus.
Je n’ai pas accès à une grande partie de ce que j’écris.
J’ai plus l’impression de recevoir dans l’immédiateté quelque chose que je suis poussée à écrire, à matérialiser physiquement. Sans même savoir la plupart du temps, ce qui se trame au plus profond à ce moment-là.
Il y a je trouve dans l’écriture et dans toute forme de création artistique, quelque chose qui a à voir avec la transe. Et qui procède d’une écoute intérieure particulière, je trouve, comme une espèce de méditation. Mais aussi de chemin initiatique dans le sens où l’écriture nous permet parfois une édification intérieure, que nous ne pourrions pas conscientiser par un autre moyen.
La peinture, c’est pareil. Elle nous appelle à travailler des parts de nous bien particulières.
Que nous avons besoin d’aborder, de transcender ainsi. Une sorte de lien à soi pour mieux se comprendre, s’accepter, mais aussi découvrir de choses très différentes aussi bien extérieures qu’intérieures.
Merci Pascal pour les mots que tu dis autour de ton premier livre. Je trouve que c’est très émouvant de t’entendre parler de ton papa et aussi de toi par rapport à ton père et de l’écriture en même temps.
Ca me touche énormément. D’une certaine façon, par l’écriture, tu as donné une voix pas seulement à toi, mais aussi à ta maman et à ton papa, qui ne pouvaient pas, pour des raisons très différentes, parler. Ton écriture, c’est finalement une espèce de voie et de voix trinitaire dans ce que j’en ressens en t’écoutant. Une façon peut-être aussi de refaire du lien familial qui fasse sens et apaisement pour toi. Une forme de sécurité intérieure aussi, peut-être? Tout en étant malgré tout une mise en abîme, une mise en danger aussi puisqu’il y a exposition de l’intime.
La question de l’héritage, c’est compliqué.
Toi Pascal tu as eu besoin de te réapproprier celui de tes parents (du fait du silence de ta mère et de la maladie de ton père), Hélène de s’en défaire (rapport à des souvenirs douloureux qui ont empoisonné d’une certaine façon ses lieux racinaires).
De mon côté, j’ai dû composer entre les deux attitudes. J’ai été contrainte de défendre l’héritage face à une fondation liée à l’Opus Dei (alors que je n’en avais pas envie mais parce qu’il était hors de question que la secte vole la famille en plus d’autres crimes). Et parallèlement, préalablement aussi, j’ai été la première de la lignée à rompre le silence sur des choses terribles qui ont été pratiquées par ma famille et à les affronter, les traiter frontalement et à me dissocier d’avec le comportement de silence et de soumission familial et de reproduction des mêmes schémas d’enfermement et de comportement toxique. Ma soeur a refusé beaucoup l’héritage, tout en m’obligeant à le gérer pour se le réapproprier progressivement au fil du temps par le biais de la généalogie ou la conservation de liens familiaux que moi j’ai plutôt laissé de côté.
Ce n’est pas facile de parvenir à un équilibre. Ni à faire la paix en soi quelle que soit l’option que l’on a adoptée face à l’héritage familial (et pas forcément toujours pleinement choisie).
Il me semble que c’est quelque chose que l’on apprivoise en soi avec le temps et au gré de ce que nous nous autorisons à vivre, à ressentir et à créer. Plus nos histoires familiales ont été souffrantes, plus je crois il faut de temps de digestion du passé avant de pouvoir en faire quelque chose de constructif qui remette du carburant dynamique et roboratif, nettoyé de toutes les douleurs du passé.
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Merci pour ta fidélité, ton amitié, tes commentaires… C’est vrai, l’écriture, lorsque l’on s’y adonne sérieusement, vient de très loin. Elle donne parfois à voir ce que l’on se refusait encore de voir…
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