Le silence après l’épreuve
« L’être qui a eu à vivre la mort à soi-même a été dépouillé des illusions, des prétentions, des simagrées du moi et a atteint une certaine impersonnalité. Il est simple, modeste, il aime le silence, le retrait, se tient au contact de ses ressources et à l’écoute de sa nécessité. Après s’être éprouvé, il ne craint plus de s’abandonner au non vouloir, de s’immerger dans la tiédeur de la source. Se lover au plus intime de soi est même ce qui est recherché. »
Fabienne Verdier. Entretien avec Charles Juliet
Après tant de nuits infernales, le cœur pris en étau, il m’arrive de respirer enfin
Un bout de clarté, remonté là du plus profond, après tant d’obscurités traversées
Cet être en charpie, avec des morceaux éparpillés, à en devenir fou
Ne plus toujours lutter contre soi, contre les autres, à en crever en silence
Après cet enfermement interminable, voilà que les mains s’ouvrent parfois
Après ce besoin éperdu de reconnaissance, le noyau de l’identité s’agrège enfin
Ne plus vivre en permanence au bord du gouffre
Ne plus fuir sans cesse le quotidien et ses monstres tapis
Après l’effondrement et la sécheresse des émotions, s’abreuver par moment à la source
Après la mort du désir et l’insatisfaction de vivre, autoriser l’enfant à renaître
Après l’épuisement contre des moulins à vent, abandonner les trafiquants de mensonges
Après s’être perdu dans les yeux de l’autre, se mettre à l’écoute bienveillante de soi
Après la guerre avec soi et les autres, ne plus chercher à convaincre
Peu à peu advient alors l’apaisement inattendu, la réconciliation avec son passé
Peu à peu montent des larmes de reconnaissance, après tant de larmes versées au fond du gouffre
Peu à peu il n’est plus besoin de se nourrir aux mots des autres, seulement à ses mots remontés de son tréfonds
La blessure qui te renvoyait au fond trou est moins à vif
L’autre n’a plus le pouvoir de te détruire
Te connaissant mieux tu as davantage confiance en toi
Tu peux enfin mieux rejoindre autrui
Des mots neufs, loin des tourments longtemps ressassés
Des mots neufs, si proches de soi désormais
Des mots neufs, tels un baume sur un être si longtemps meurtri
Des mots neufs, capables de prendre soin de soi désormais…
Pascal Hubert
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