Mgr Aupetit : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Que le Nom du Seigneur soit béni ! »

Mgr Aupetit

« Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Que le Nom du Seigneur soit béni ! »

J’avais rangé ma plume depuis un certain temps, préférant donner la parole aux victimes du clergé au travers de ma chaîne YouTube, plutôt que d’écrire encore de sempiternels billets sur les vicissitudes de l’Église catholique romaine. Mais, une fois encore, l’actualité religieuse me fait sortir de mes gonds, tant elle révèle l’incurie, l’inertie, le déni sans fin des hauts clercs à l’égard de leurs méfaits pourtant séculaires.

J’en viens donc à Monseigneur Aupetit. Il est gonflé l’Apôtre. Le voilà qu’il remet sa démission pour une histoire de fesses qui n’en est pas une, pour une peccadille, pour une simple proximité un peu trop rapprochée avec la gent féminine. Depuis sa chaire de Vérité, aurait-il succombé à la chaire, si pas en action, au moins en pensée ? Lui qui est à cheval sur la morale, anti-avortement et chevalier blanc en tête de la manifestation pour tous aurait-il donc à son tour fauté, péché, fait le grand écart entre son humanité et ses prêches désincarnée ? À moins que ce ne soit sa gestion calamiteuse de son diocèse de Paris, en parfait despote ? Non, avec les hauts clercs, rien n’est jamais aussi simple. Ils n’ont jamais fauté, ne montrent jamais l’exemple, ne reconnaissent jamais leurs torts. Les torts, c’est toujours en face, chez les mécréants et la société à convertir. Eux, sacrés par Dieu, ils se bornent à prêcher le saint évangile sans jamais se frapper la poitrine.

Le voilà donc qu’il propose sa démission entre les mains du Saint-Père. Une démission ce n’est pas rien, quand on sait que le viol commis par des clercs n’a suscité aucune démission et qu’une simple réparation prend des plombes à prendre racine. Mais, l’on se souviendra que la réputation du clergé a toujours été première en regard de ses victimes collatérales. Ainsi donc, le Saint-Père aurait accepté la démission du Monseigneur des évangiles. Après avoir refusé celle du cardinal Barbarin, quant à lui encensé pour son humilité face à l’adversité, pris en exemple devant les cardinaux pour avoir affronté la tempête médiatique en homme de prières.

Mais, le plus drôle dans cette histoire, façon de pleurer évidemment, c’est encore de voir Aupetit citer l’ami Job. Job se sent coupable devant Dieu, indigne et misérable. Et voilà que le Monseigneur croit sortir par la grande porte, en prononçant les mêmes mots que l’humble Job : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. » Non, vraiment, il faut être gonflé, imbus de sa personne et homme de pouvoir pour trafiquer de la sorte les paroles de Job.

Une fois encore, dans la déjà longue histoire des turpitudes, l’Église n’en sortira pas grandie. Espérons seulement et enfin que les fidèles y verront plus clair, ne se laisseront plus berner par les beaux sermons, cesseront de croire que l’Église est gouvernée par l’Esprit-Saint, plutôt que par des incapables, des imposteurs et des menteurs. Jésus, lui, aurait parlé de Sépulcres blanchis, de pharisiens, de faux prophètes. Mais, laissons cela aux exégètes, aux coupeurs de cheveux en quatre, aux savants théologiens. Aux aveugles épris de foi.

Revenons donc sur terre un instant, si vous le voulez bien. Chers Monseigneurs, quand cesserez-vous d’être la honte de l’humanité, de vous prendre encore pour ce que vous n’avez jamais été ? Quand cesserez-vous de prendre en otage l’évangile ? Quand cesserez-vous de vous prendre pour des dieux ? Alors que vous êtes la cause de l’effondrement de votre église, que vous avez abusé de la bonne foi de vos fidèles, que vous ne méritez que notre opprobre et une fin de règne qui s’achève enfin dans la fange de vos mensonges millénaires…

Gardez donc pour vous votre « théologie de la charité », votre « génie féminin », votre « expertise en humanité », tout votre saint baratin de bon aloi, sans oublier votre première homélie Monseigneur Aupetit : « Ne regardez pas l’archevêque, regardez le Christ ! » Rendez-nous notre dignité, toutes ces années volées, et ces victimes meurtries à vie pour avoir cru en vos fadés. Soyez enfin humbles, grands seigneurs pour de vrai, loin des beaux discours aussi creux que des timbales retentissantes. Cessez enfin de brandir le Christ à tout va ! Et peut-être alors, et alors seulement, aurons-nous le « cœur profondément en paix ». Nous aussi…

Pascal HUBERT

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2 réponses sur « Mgr Aupetit : « Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Que le Nom du Seigneur soit béni ! » »

  1. Merci Pascal pour votre texte, si juste, si vrai, qui remet les pendules à l’heure.
    Assez de ces Monseigneurs en habits d’apparat, donneurs de leçons et qui se croient au-dessus du peuple!

    J'aime

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