Avec Lorraine COMBELLAS : « Que reste-t-il, lorsqu’il ne reste ‘rien’ ? »

Avec Lorraine COMBELLAS

« Que reste-t-il, lorsqu’il ne reste ‘rien’ ? »

« Il y a tout l’univers, des milliards d’étoiles qui meurent et qui naissent, des catastrophes naturelles chaque minute sur Terre, et mes parents qui clament que Dieu n’a rien de mieux à faire que de vérifier qu’il n’y a pas une molécule de jambon sur un couteau de snack ? »

Irvin Yalom

Nombre de croyants sont sidérés par les scandales à répétition, et leur ampleur universelle, qui frappent « leur » église (bien que l’histoire religieuse ne fait jamais que se répéter, les croyants d’aujourd’hui oubliant bien souvent les crimes passés…)

Certains claquent la porte, d’autres veulent réformer l’église en restant, d’autres encore, dégoûtés par l’abîme entre les valeurs proclamées et la réalité des dérives, perdent la « foi ».

Mais, précisément, comment distinguer les scandales de l’institution catholique de cette même « foi »… catholique ?

En d’autres termes, ce qu’on appelle la « foi », n’est-ce pas justement ce que l’église nous a elle-même enseigné au cours des siècles comme étant la seule Vérité fondée précisément sur le « Christ » ou le « Jésus de l’histoire » et tirée justement des évangiles ? N’est-ce pas l’institution catholique qui nous a donné l’évangile, son interprétation et la manière de vivre cela « en Christ » ?

Bref, après des siècles de christianisme sans cesse réformé, qu’est-ce qui distinguerait encore la « foi » de son terreau culturel, religieux, institutionnel, sociétal, éducationnel, indépendamment donc de nos représentations forcément subjectives et de nos influences multiples, fonctions d’une époque ou du lieu de notre naissance ?

En un mot comme en cent, conscients de ce qui précède, que signifie (encore) ce mot tant galvaudé qu’est la « foi » ? Se distingue-t-elle de l’humain ? Est-ce une expérience particulière ? Revêt-elle un sens universel ?

Et s’il s’agissait de « trouver la source » hors des religions instituées et en dehors de toute « foi » ? Et si le sacré d’antan se confondait désormais « avec le plus fondamental de nous-mêmes, ce que nous avons de plus précieux, ce que nous devons vivre avec un maximum d’attention et de conscience » (Charles Juliet) ?

Bref, Religion, Église, foi, Jésus, Amour… Que reste-t-il, remise en question après remise en question ? Que reste-t-il, lorsque les épreuves nous ont questionné au plus profond de notre être ? Que reste-t-il, lorsque nos certitudes s’effondrent les unes après les autres ?

Que reste-t-il, lorsqu’il ne reste rien… ? L’essentiel, peut-être ?

A chacun, chacune de se faire sa propre… « religion »…

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