VICTOR KHAGAN : PROPOS AUTOUR DE LA PEDOCRIMINALITE (1/2)

VICTOR KHAGAN :

PROPOS AUTOUR DE LA PEDOCRIMINALITE

Je suis né en 1950 dans le «Borinage de Van Gogh» (Belgique). Mon existence et mon épanouissement ont été tronqués par le vampirisme régnant à cette époque dans cette région (viols et maltraitance). Sans formation académique, j’ai exercé différentes activités professionnelles jusqu’en 1982. Après la rencontre avec mon épouse, Basque espagnole (deux enfants et 4 petits-enfants), je me suis installé à Madrid où j’ai écrit trois romans, un recueil de poèmes et un de nouvelles. Rentré au pays pour traiter une dépression nerveuse clinique, je me suis attaché à l’étude des traumas et à l’hypnose, sous la direction de professionnels. L’essentiel de mon analyse sociale et de mon travail d’écrivain s’attache à la conditions des personnes dites «rebelles homéostasiques » (Henri Laborit), soit aux individus que le besoin de survie (par dépendance affective, sociale ou morale) empêche de se libérer d’un entourage et /ou d’un conditionnement aliénant ou qui les asservit. Plusieurs romans ont vu le jour depuis et ont été publiés en France (Paris et Lille). Ce sont « Courte biographie de Gumersindo García », « Les chemins de l’aurore »; « Pacifico »; «Famille sans parole, famille sans joie ». « Contradictions d’une civilisation », « Au nom de l’amour » et «Journal d’un survivant clandestin » sont publiés comme essai, reportage et recueil d’articles. Mon recueil de poèmes « Tangakamanu » en est à sa 3° édition. Je suis convaincu que le féminisme est une stratégie incontournable dans la lutte contre le patriarcat et pour la protection de l’Enfance, contre les violences faites aux femmes et contre les trafics d’êtres humains. Ce féminisme égalitaire (3° mouvement) est la vraie révolution de notre époque, qui peut sauver Notre Monde, lui apporter l’harmonie et sauver l’Enfance.

Victor KHAGAN

Le viol : De la sidération à la libération (1/2)

POUR ALLER PLUS LOIN :

Site de l’auteur : http://victorkhagan.over-blog.com

F.b. : https://www.facebook.com/Tangakamanau & https://www.facebook.com/victor.khagan

Interview de l’auteur : https://www.youtube.com/watch?v=WG10l…

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8 réponses sur « VICTOR KHAGAN : PROPOS AUTOUR DE LA PEDOCRIMINALITE (1/2) »

  1. Merci, Pascal pour ce bel entretien.
    Je suis d’accord avec Victor/Pascal. Pour porter témoignage, quand on a été violé, abusé enfant, il faut un déclic.
    C’est seulement quand mon père m’a violée que j’ai commencé à réaliser la violence et l’horreur des abus sexuels subis durant l’enfance et que j’ai mesuré un tout petit peu leur gravité (que j’ai mis encore deux décennies à admettre vraiment et à traiter correctement au plan psy).
    C’est seulement quand j’ai été violée par notre père que ma soeur a pu parler un tout petit peu de son propre viol et m’aider à dénoncer la situation auprès de la police et de médecins.
    Et c’est vrai qu’une fois qu’on a subi ça, on a envie d’aider les autres, on est empathique, on ressent énormément la détresse d’autrui et l’on veut faire quelque chose pour faire avancer la justice sociale, même si nous ne l’avons pas connue pour nous-mêmes.

    Nous avons tous en commun d’avoir été agressés sexuellement, physiquement, psychiquement avant l’établissement des droits fondamentaux internationaux de l’enfant (avant 1989).
    Effectivement, l’autoritarisme prévalait, la violence intrafamiliale semblait légitime et normale.
    Les droits de correction paternelle, conjugale asseyait l’autorité, comme étant un droit de vie comme de mort sur les individus (enfants, femmes principalement).
    Ce qui renforçait en nous la peur si l’on dénonçait la situation, de n’être pas crus, d’être rapidement abandonnés affectivement de façon définitive, encore plus violentés.
    Nous avons également en commun d’avoir vécu et vu les arrangements face aux dénonciations, des institutions policières, médicales avec les agresseurs sexuels.
    Les jeunes générations vivent un peu moins ça aujourd’hui, parce qu’il existe des associations nationales de victimes d’incestes, de violences sexuelles à qui s’adresser, des avocats, des médecins qui sont conscients de la gravité des crimes et n’hésitent plus à prendre la défense des victimes. Des numéros verts aussi pour appeler à l’aide y compris pour les enfants et une meilleure prise en compte de la parole des enfants dans ces affaires criminelles. Ainsi que des espaces virtuels, réels anonymes pour verbaliser ces atrocités subies et échanger avec d’autres personnes victimes. Ce qui n’était pas le cas à l’époque de notre jeunesse.

    Ce qui ne veut pas dire pour autant que les situations des victimes aient beaucoup changé pour autant. Il est toujours très compliqué d’avoir sa plainte prise en considération par la police.
    Il est toujours compliqué de parler de ces sujets sans être pris pour affabulateur, dénigreur gratuit et ingrat de la famille et de l’autorité religieuse, laïque, judiciaire.
    Mais c’est sans doute un peu plus facile de pouvoir parler, trouver une thérapie psy adaptée pour traiter ses traumatismes.

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      1. De rien, Pascal. Bonne Année!
        Concernant les prises de conscience dont tu parles dans l’entretien, je pense que ça fait comme des paliers de décompression. Et c’est différent pour chacun, ça ne s’enclenche que quand notre psychisme est suffisamment capable d’encaisser le choc, d’accepter la remise en cause, en question de notre passé, de notre comportement, des conditionnements reçus dans l’enfance.
        Tu as souvent la maladie qui constitue un premier palier et une première révélation/acceptation non verbale.
        Ensuite tu as généralement un autre évènement traumatique qui réveille les premiers et qui te permet de poser les premiers mots.
        Après ça, je trouve que se met en place assez rapidement une sorte de choix. Soit tu décides de lutter pied à pied pour t’en sortir et tu choisis la vie et donc de dénoncer les faits parce que tu mesures la toxicité, l’emprise, la violence et tu veux vraiment en sortir. Donc tu entres en rébellion et en réelle rupture avec tous ceux qui ne t’ont pas aidée, ni écoutée, protégée, crue. Ce qui fut mon cas. Soit tu décides d’entrer en déni parce que décidément, c’est trop difficile à assumer, à traiter (tu ne t’en sens pas la force) et en plus, tu gardes une certaine attache affective vis à vis de tes ou ton agresseur et aussi tu te dis que si tu romps véritablement avec, tu seras vraiment seul(e) et abandonnée. Ma soeur a adopté ce comportement.
        Donc certains mettent en panne leur mémoire traumatique un temps certain jusqu’à ce que leur psychisme soit en capacité de supporter le choc. Et ça peut prendre des dizaines d’années. Toute une vie parfois. Tout dépend comme le dit Victor de nos conditionnements et des peurs que nous avons ou pas affrontées et traitées.
        Les autres qui ont accepté la rupture et le face à face traumatique, ont la tête dans le guidon durant des années, et dégoupillent progressivement en les traitant, tous les traumatismes. Le seul souci, c’est que quand tu traites un trauma, y a un autre phénomène pathologique qui apparaît et qui déconne pour te faire travailler un autre aspect du trauma que tu avais négligé ou relativisé jusque là. T’as l’impression que le travail thérapeutique c’est sans fin et que les traumas incestueux, pédophiles, c’est comme une sorte de bombe à fragmentation. Il reste toujours des bouts à traiter. Et ça revient cycliquement te hanter et te fiche le bazar dans ta vie, faire obstacle et frein à ton propre accomplissement personnel.

        Ca m’a pollué mon désir d’enfant durant deux longues décennies. Et causé un traumatisme grave supplémentaire: la tokophobie primaire. Qui a failli me conduire au suicide lors d’un début de grossesse. Ce qui m’a rendue post avortement encore plus en colère contre mes prédateurs sexuels.
        Et déterminée à faire reconnaître le traumatisme lié aux abus et crimes sexuels subis comme crimes contre l’humanité. Ca m’a aussi contrainte à compléter de façon plus incisive mes démarches thérapeutiques psy. L’EMDR et la méthodes DEMELES m’ont énormément aidée, ainsi qu’une thérapie jungienne sur l’enfant intérieur. Mais ce type de thérapie brève (comme l’hypnose ericksonienne), c’est aussi une forme de nettoyage sous pression. Donc assez radical et éprouvant à vivre. Même si je ne regrette pas, bien au contraire. J’ai bien conscience que toutes les victimes de crimes sexuels n’ont pas forcément l’envie se retrouver mobilisé(e) autant psychologiquement. Donc pour s’y engager et s’y tenir, faut pouvoir disposer d’un bon professionnel mais aussi d’une volonté de fer de s’en sortir.

        Les décès assez rapprochés de proches dont mon second agresseur, m’ont aussi poussée à engager des enquêtes pour comprendre la genèse de la violence paternelle qui l’a mené jusqu’à être assassiné. Et comprendre sur quoi désormais m’appuyer et quoi élaborer en terme de racines et de valeurs.

        Seules éclaircies dans ces moments durs: mon coma dépassé (vécu moins de deux ans après le viol) qui a été comme une sorte de bouclier protecteur et d’éveil spirituel profond, de belles rencontres amicales et amoureuses, la pratique artistique quotidienne et multiforme et sa réalisation professionnelle. Puis la construction de couple avec mon compagnon et notre fille qui est née. Du coup, envie de remercier la vie, et aider les autres…témoigner aussi. Partager.

        Ce que je n’aurais pas pu accomplir de la même façon, si j’avais été en amnésie traumatique comme ma soeur.
        Et en déni des traumas.

        Donc il me semble que tout part du « choix » qui s’élabore plus ou moins consciemment post maladie et rajout traumatique. Je trouve que ça détermine assez nos trajectoires thérapeutiques et de reconstruction, de réparation d’anciennes victimes, même si chacun a son rythme et ses étapes particulières. Et forcément, ça influence notre « résilience », même si j’aime pas trop ce mot ni la mode d’aujourd’hui qui voudrait en faire un St Graal que les victimes devraient forcément atteindre si elles veulent être entendues et presque acceptées socialement.

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      2. Concernant ce que tu dis concernant la foi persistante de certaines victimes malgré des abus et viols de la part d’institutions religieuses, je pense que c’est plus une dépendance institutionnelle que réellement une foi.

        je suis frappée de voir que beaucoup, même sans traumatisme, croient en réalité au clergé, à l’ordre établi, au patriarcat (domination masculine) plus qu’en eux, en Dieu, en Jésus.
        Comme dit très bien Victor, c’est ancré socialement tellement fort depuis leur plus jeune âge que sortir de ça, ce serait comme une mise en danger complète, plonger dans le néant.
        Mais pour moi, comme ce type d’attachement quasi maladif provient davantage d’une peur de l’abandon, une peur du rejet, un besoin de sécurité et d’ordre, ça n’a rien à voir avec la foi.

        Pour moi, la foi réelle procède d’un autre aliment qui est l’amour au sens universel et inconditionnel du terme de soi et des autres et provient d’une rencontre intérieure. Elle te donne des ailes et des clés pour t’accomplir au plus juste au fil du temps de ce que tu penses être le meilleur pour toi sans t’imposer quoi que ce soit.
        Elle te permet d’être présent vraiment au moment, à toi, aux autres et de t’épanouir dans le sens que ta nature profonde a décidé depuis toujours en réalité. Pas en fonction de ce que la société, la morale du moment te demande.

        On peut te donner toute la culture religieuse possible, tu peux avoir tous les sacrements, fait des retraites, des démarches monastiques, de la théologie et pourtant ne pas avoir la foi. Je l’ai compris en coma dépassé. La foi réelle (qui est une émancipation et une révélation de toi-même à toi-même par le biais d’un éveil spirituel intérieur) et ce que généralement les gens appellent la foi (qui est en réalité une dépendance à une autorité humaine totalitaire qui décide pour toi et te domine), sont deux choses très différentes et quasi opposées.

        Pour moi, la foi dont parlent la plupart des gens correspond davantage à une dépendance affective, une sorte d’emprise malsaine dont ils ont besoin comme une dose de drogue car on les a persuadés (leurs parents, un clergé) que sans, ils seraient condamnés, rejetés, abandonnés. Du coup, par peur, ils s’accrochent mordicus à une institution humaine dominante et abusive, qui en réalité participe davantage à les maintenir en insécurité permanente, en culpabilité, en sentiment de honte aussi et de dépendance, d’infantilisme.

        Ce qu’ils appellent leur foi ne les rend pas heureux. C’est juste un conditionnement humain et matériel, le boulet et les chaînes des prisonniers du mythe de la caverne de Platon. Certains le savent tout au fond d’eux, mais ne lâchent rien, préfèrent le déni, entretenir le mythe par respect de la famille, des traditions, de l’autorité etc, etc. D’autres ignorent totalement que c’est un conditionnement. Parce qu’ils ont toujours suivi tout ce qu’on leur disait à ce propos et qu’ils s’ignorent eux-mêmes. Ils ont même peur de se rencontrer eux-mêmes dans leur intériorité, leur intégralité. Et les institutions religieuses jouent énormément sur cette ignorance et sur la peur de l’autonomie, la peur de la rencontre avec soi. Ca fait partie de leur mode de fonctionnement et d’aliénation des individus depuis toujours. Pour beaucoup de religions, l’intériorité est forcément naturellement mauvaise, sale, vicieuse, incapable. Donc il lui faut un piston pour la diriger dans le bon sens, comme un tuteur à une plante.

        La foi telle que je l’entends dans la rencontre pleine et entière avec soi et son acceptation intégrale, rend heureux et te donne un sentiment profond d’harmonie, de plein accomplissement. Et ça change vraiment toute ta vie, ton rapport à toi et aux autres. Rien à voir avec une dépendance cléricale et religieuse.
        C’est ce que Jésus a tenté d’expliquer à ses disciples et aux gens. Mais la plupart n’ont pas compris.
        Parce que hors de la domination, du conditionnement,beaucoup ont l’impression que c’est impossible de vivre. Or, c’est possible. Et c’est même bien plus épanouissant.

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  2. Comprendre la haine des femmes envers le pouvoir masculin absolu, multiséculaire, transgénérationnel, violent et violeur (par décrets séculairement retransmis et réaffirmés chaque jour par les féminicides et les cultures du viol planétairement réaffirmées)…

    Rejoindre la révolte quotidienne des féministes face au rouleau compresseur du machisme absolu, dictatorial et despotique du statut féminin, chaque seconde appliqué, avec l’admirable et infiniment respectable capacité féminine à l’insolente détermination à la dignité face aux coups, face aux constantes menaces pour leur survie, et ce dans une non-violence héroïque sidérante et dans leur intégration culturelle de la barbarie patriarcale incontrôlable…

    Comme enfant battu, terrorisé sous le joug, féminisé dans cette association inconsciente avec l’hallucinante capacité des femmes à accepter le défi d’offrir malgré tout leurs talents affectifs voire amoureux, au creux de cette angoisse chaque seconde renouvelée pour ces tempêtes barbares susceptibles de se réveiller… parce qu’obéissant à l’irréfrénable besoin métaphysique de se reproduire dans une illusion tout aussi hallucinante d’une magique émergence d’un instinct immortel de l’amour sublime.

    Voilà ce que j’ai appris de mon enfer infantile dans l’irrépressible nécessité de me plier à l’unique lien de sens et d’attachement (en précarité) du lien filial. C’est ainsi que ma génitrice survivait dans la prostitution assassine (« Chez ces gens-là, Monsieur, on ne part, Monsieur ! On ne part pas… ») et que ma meilleure amie se raccrochait à un fanatisme aliéné pour la religion des despotes patriarcaux, bourreaux de l’Humanité et de nos enfances massacrées.

    Comment ma volonté d’esclave, désireux de vivre, m’a-t-elle fait (à l’instar de ces femmes) plier à l’intégration culturelle de cette domination patriarcale aussi brutale que perverse ? Par contagion de cette conviction de l’évidence qu’il n’y avait rien d’autre possible.

    Seule l’idéalisation « sublime » me permettait l’envol aérien au-dessus de l’ignominieuse fange, pour trouver la lumière de l’espérance : chez nous, la lumière de l’Amour était inexistante et sa recherche était un crime durement réprimé. Vous pouvez comprendre ainsi à quel point nous étions étrangers aux contingences de la survie matérielle… Notre royaume n’était pas de ce monde.

    Comme elles toutes, je me trompais. À mes 70 ans, aujourd’hui, je le sais enfin, conscient finalement (comme certaines de ces féministes anarchistes résolues) qu’autre chose DOIT ÊTRE faisable et RÉALISABLE, alors que ces empires, machistes absolus et sans quartier, pointent sur nous la panoplie de leurs armements mortifères. Que feront-ils de nos enfants si nous ne trouvons pas la faille pour que la Lumière TRIOMPHE ?

    Certains disent que « la poésie est une arme chargée de futur » (Gabriel Celaya)… ?!!

    Victor Khagan

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    Auteur de romans, nouvelles, poésies et essais « Rebelles homéostasiques ». http://www.monpetitediteur.com

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  3. Bonsoir Victor

    Merci pour votre message.
    Subir des violences sexuelles dans nos familles nous place effectivement dans une position qui nous mène assez facilement au féminisme dans la mesure où nous avons vu nos mères battues, exploitées, humiliées par nos agresseurs qui étaient aussi les leurs.

    Personnellement, chez moi, c’est plus l’incompréhension du mode autorité de domination que haine. Même si j’ai énormément souffert et très jeune de cette domination patriarcale dans mon milieu familial (père tyran domestique) et l’ai observé et subi aussi par personne interposée(ma mère est partie seulement en 1997, après qu’il ait tenté de l’étrangler, après 32 ans de vie conjugale dont 30 sous les coups réguliers, les humiliations quotidiennes et le chantage à l’argent).
    J’ai été abusée sexuellement d’abord par une vieille dame (ma grand-tante paternelle): j’avais 5 ans. Ca a duré 2 ans, quasi chaque dimanche après-midi. Donc pour moi la domination, la violence n’est pas que masculine. Elle procède de personnalités des deux sexes qui ont un problème identitaire qu’ils n’ont pas réglé ni affronté. Et qu’ils pensent résoudre au travers de l’agression et de la domination totalitaire, perverse et abusive.

    Pour autant, je lutte avec différents groupes féministes mais aussi des associations contre les violences faites aux femmes et filles depuis pas mal d’années. J’ai démarré avec des associations de victimes d’inceste puis des associations féministes. Je poursuis mes actions (des relais éducatifs pour les personnels médicaux pour améliorer l’accueil et les soins à des futures mères ayant été violées, abusées, mais aussi des affiches pour Noustoutes).
    J’aime beaucoup la lettre d’Andrea Dworkin: 24H sans viol. Je la trouve extrêmement pertinente encore aujourd’hui, même si elle date des années 80.
    Je trouve qu’elle constitue une bonne faille et source de réflexion pour les hommes, les femmes et la société en général pour sortir des systèmes autoritaires de domination.

    https://tradfem.wordpress.com/2014/11/15/je-veux-une-treve-de-vingt-quatre-heures-durant-laquelle-il-ny-aura-pas-de-viol-2/

    Je ne sais pas si toutes les femmes sont si éprises d’Amour et de non violence ni ont envie de faire des enfants.
    Je pense que ça dépend des histoires qu’elles ont eues, de leur parcours intime et personnel. De leurs envies aussi.

    J’ai personnellement attendu longtemps avant d’avoir un enfant. Du fait des traumatismes principalement, mais aussi d’aspirations artistiques que je pensais incompatibles avec la maternité.
    C’est surtout parce que je ne voulais pas que mes agresseurs sexuels aient en quelque sorte réussi à m’empêcher de vivre cette expérience (qui me paraissait intéressante même si assez dévorante) que j’ai fini (après une bonne thérapie psy EMDR de deux ans complétée par une thérapie jungienne), par engager un projet parental avec mon compagnon.
    Je peux pas dire que j’ai aimé être enceinte ni accoucher ni la période bébé. Mais j’aime profondément ma fille et je suis heureuse de l’accompagner dans son développement et son éducation.
    Nous discutons énormément sur tous les sujets, cuisinons, jardinons, jouons beaucoup ensemble, partageons la même passion du dessin et de la peinture. C’est une relation humaine très riche, très diversifiée aussi dans ses expressions et ses étapes. Je suis donc très contente d’avoir réalisé ce projet avec mon compagnon, même si ça n’est pas forcément évident tous les jours. Depuis 3-4 ans, je peux à nouveau me consacrer un peu à la peinture, à l’écriture. Passions que j’ai dû interrompre durant la toute petite enfance de ma fille.
    Sans doute ce qui m’a le plus coûté car peindre, écrire, c’est comme respirer pour moi. C’est indispensable à mon équilibre et à ma vie. Donc devoir presque stopper ça durant trois ans, c’était vraiment frustrant. Je me suis rattrapée après, heureusement. Et je continue.
    Je crois que la vocation artistique chez nous les femmes nous fait hésiter davantage à être mères.
    Car nous savons que la grossesse n’est pas une partie de plaisir et que nous ne pouvons pas vraiment compter sur les hommes durant la toute petite enfance de nos enfants. Nous sommes souvent assez seules à la barre, même quand nous sollicitons nos conjoints, même s’ils sont gentils au possible, pleins de bonne volonté.
    Etre artiste et père pose beaucoup moins de questions ni d’hésitations aux hommes. Justement parce que l’implication n’est pas la même ni dans les mêmes proportions.
    J’espère qu’un jour nos enfants vivront une parentalité plus égalitaire en terme d’investissement et partage des tâches (ménagères aussi).

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  4. Je comprends que la question est posée sur le rôle des parents d’aimer les enfants qu’ils mettent au monde. Non plus déjà comme une future main d’oeuvre et une assurance-vieillesse mais comme des êtres vulnérables, d’une sensibilité prodigieuse… laquelle va permettre un apprentissage ludique et une découverte émerveillée de la vie, dans le cadre magique du lien exceptionnel de l’amour de ces parents. Sans cela, on passe à côté de tout : et le paradis terrestre devient un enfer pour toute la famille.

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