« La voix dedans m’a dit
Tu n’es pas seul
La voix dedans m’a dit
Tu peux aller par le chemin même s’il fait mal
Si cela te semble plus juste
La voix dedans s’est faite mienne
Elle m’a dit toutes ces choses que je savais déjà. »
Lucas Ottin
Oser les mots tus. Pas seulement pour se dire, pour en libérer d’autres aussi. Que sais-tu du chemin que tes mots emprunteront chez autrui ? Sais-tu seulement à quel point des mots justes peuvent libérer ? Libérer cet autre qui n’a pas les mots pour se comprendre, qui cherche une issue à sa confusion, qui se sent désespérément seul. Lorsque tu as été rejoint, fusse une fois, tu sais que tout est à nouveau possible. La vie, le rire, la légèreté, les mots.
Oser les mots tus. Pas seulement pour faire lien avec soi, pour faire lien avec autrui aussi. Cet autre qui se trouve peut-être au fond du gouffre, isolé de son semblable, à l’agonie. Donne-lui tes mots, pars à sa rencontre, dis-lui que tu comprends quelque chose de son histoire. Dis-lui que tu l’entends, qu’il n’est plus seul, qu’il ne doit plus fuir. Dis-lui que, contre toute attente, il vient peut-être d’entamer la plus grande aventure qui soit. La connaissance de soi, qui passe par la dénudation de l’être.
Oser les mots tus. Les mots retrouvés ne sont pas seulement pour soi. Sans les autres nous ne sommes rien. Nous avons viscéralement besoin de nouer du lien. Et plus les mots circulent, plus la liberté intérieure s’agrandit. Tout est en tout, tout se tient. Pour le pire, comme pour le meilleur. Osons briser nos silences, et libérons la parole.
Pour soi et pour les autres.
Pascal HUBERT
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