Entretien avec Pierre VIGNON : « Marthe ROBIN : une fausse mystique ? »

Avec Pierre VIGNON

« Marthe Robin : une fausse mystique ? »

Avec Pierre Vignon autour de son livre « Marthe Robin : une fausse mystique ? », écrit en réponse au livre de Conrad De Meester « La fraude mystique de Marthe Robin »

En deux mots…

Présentation du livre de Pierre Vignon (écrit en réponse au livre de Conrad De Meester) :

« Marthe Robin en vérité », https://www.editionsartege.fr/livre/fiche/marthe-robin-en-verite-9791033610878

Quatrième de couverture : « Traitée de fraudeuse, accusée de mensonge et incriminée de plagiat et de dissimulation, l’attaque est violente et le procès uniquement à charge. Même si la vénérable Marthe n’a pas besoin d’être défendue là où elle est, dans la Lumière, Pierre Vignon, prêtre de la Drôme, prend la plume pour examiner ces allégations brutales. S’appuyant sur l’importante documentation qu’il a rassemblée depuis quarante ans, sur sa formation en théologie mystique comme sur des faits et des témoignages dont beaucoup inconnus du public, il répond à ceux qui nient la réalité de son expérience spirituelle. Si toutes les questions posées par la vie et la personne de Marthe Robin n’ont pas encore de solution définitive et laissent la place aux travaux sérieux de futurs chercheurs, on en sait assez pour affirmer qu’elle est une authentique mystique catholique. Au-delà des attaques théoriques, la vénérable se révèle vulnérable, une femme fragile et pudique comme une violette des coteaux de la Galaure. Son immense rayonnement lui vient de ce qu’elle a trouvé l’Amour, celui de son Dieu et des autres, au profond de sa vie de souffrance. »

Le père Pierre Vignon, prêtre du diocèse de Valence, a bien connu Marthe Robin et le père Georges Finet, fondateurs des Foyers de Charité. Outre le droit canonique, il s’est spécialisé en théologie spirituelle et mystique durant ses études à Fribourg, Rome et Paris.

Présentation du livre de Conrad De Meester :

Quatrième de couverture : « La fraude mystique de Marthe Robin », https://www.editionsducerf.fr/librairie/livre/19117/la-fraude-mystique-de-marthe-robin

« Il est des livres d’investigation dont les révélations provoquent un avant et un après. Parce qu’ils dévoilent un mensonge établi, en démontant chaque raison secrète, chaque rouage caché, en démasquant les auteurs, les complices et les victimes. Tel est cet ouvrage, appelé à causer un séisme au sein de l’univers catholique. C’est en odeur de sainteté que meurt Marthe Robin en 1981. La paralysée de la Drôme a passé des décennies à se nourrir seulement de la communion, à connaître des visions surnaturelles, à éprouver les stigmates du Christ et à transmettre ses dialogues avec Dieu. Elle a reçu des milliers de visiteurs et inspiré le mouvement international des Foyers de Charité. Ses disciples voulaient qu’elle soit béatifiée et canonisée. Pensant en faire l’avocat de leur cause, ils confièrent ses archives au carme Conrad De Meester. Mais le spécialiste de la mystique féminine, va se faire le procureur de Marthe Robin. Le rapport circonstancié qu’il adresse à Rome, dans lequel il démontre et dénonce une fraude systématiquement organisée, est enterré. Au soir de sa vie, il reprend son réquisitoire, entraînant le lecteur dans la reconstitution de son enquête, déroulant une à une les pièces à conviction, enchaînant les découvertes graphologiques, textuelles, chronologiques, factuelles, médicales qui démontrent la construction de l’imposture. C’est le manuscrit retrouvé dans la cellule de Conrad De Meester à sa mort, le 6 décembre 2019, que publie les Éditions du Cerf, son éditeur historique. Afin que, selon son vœu, triomphe l’exigence évangélique de la vérité. » Carme déchaux de la Province de Flandres, docteur en théologie, historien de la spiritualité, éditeur scientifique et analyste critique réputé, Conrad De Meester a consacré l’essentiel de son œuvre aux grandes femmes mystiques du xxe siècle, dont Thérèse de Lisieux, Édith Stein et Élisabeth de la Trinité. »

Carme déchaux de la Province de Flandres, docteur en théologie, historien de la spiritualité, éditeur scientifique et analyste critique réputé, Conrad De Meester a consacré l’essentiel de son œuvre aux grandes femmes mystiques du XXe siècle, dont Thérèse de Lisieux, Édith Stein et Élisabeth de la Trinité.

Liens bibliographiques :

586. Golias Hebdo n° 586

Catholicisme: “La fraude mystique de Marthe Robin”, un livre-brûlot

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ou à m’écrire à deviens.ce.que.tu.es333@gmail.com

15 réponses sur « Entretien avec Pierre VIGNON : « Marthe ROBIN : une fausse mystique ? » »

  1. Bonjour à tous les deux!

    Bel entretien!
    Pierre, ce n’est pas le philosophe que les gens mettent en cause concernant Guitton ni son statut d’académicien, c’est sa nature intrigante dans les hautes sphères, c’est sa formation chez Jean de Fabrègues (extrême droite française), sa proximité avec la Contre-Révolution catholique, sa collaboration pétainiste et ses objectifs égotiques au Vatican et ailleurs.
    Allez regarder le livre qui en parle de Véronique Auzépy-Chavagnac. Ca vous donnera certainement une approche différente du personnage.
    Comme vous, je ne crois pas que Marthe était manipulatrice ni dans l’escroquerie.
    Mais Marthe avait une maladie neurologique suffisamment grave et déroutante dans ses manifestations pour que cette dernière laisse à penser que.
    L’encéphalite léthargique amène des pathologies dont une inédie partielle et des symptômes qu’on pourrait qualifier de psychotiques avec bouffées mystiques.
    Qui n’empêchent pas des moments de lucidité ou de mobilité. Mais tant qu’on explique pas la réalité de cette maladie complexe et particulièrement éprouvante tant pour la personne que son entourage, forcément, on peut prétendre tout et son contraire.

    Pour moi et ça n’appartient évidemment qu’à moi, je pense plus raisonnablement Marthe suffisamment perturbée par sa maladie (et on le serait à moins vu la gravité de celle-ci) et se sentant à charge pour sa famille, en concevant une certaine honte (ce qui est bien naturel dans le contexte), pour avoir accepté sans réaliser jusqu’où ça l’entraînerait, une certaine instrumentalisation de sa maladie pour sa propre survie, sans réellement comprendre que cette instrumentalisation serait essentiellement au profit des idéologies et stratégies politico-religieuses d’un groupe d’aigrefins aussi bien cléricaux qu’intellectuels et notables, qui voulaient dès les années 30, trouver une égérie de façon à justifier leurs appétits de pouvoir et de domination, leurs idées politiques et religieuses ultra réactionnaires et conservatrices.
    On a vu le même procédé en Allemagne avec Thérèse Neumann.
    Bien avant, Anne Catherine Emmerich fut utilisée au travers de sa maladie et ses bouffées mystiques enjolivées et poétisées par le poète Brentano à des fins d’auto-promotion.
    Marthe aura été la version française de ces instrumentalisations de femmes souffrant dans leur corps mais aussi dans leur psychisme.

    L’obsession et le spectacle de la souffrance étant l’apanage des milieux intégristes et ultra réactionnaires, pour justifier leur propre extrémisme religieux et un certain totalitarisme politique, on peut comprendre à quel point Marthe était une bonne cliente dans leur projet de reconquête et conquête de pouvoir et religieux et retour en grâce politique, intellectuel et médiatique. Elle servira d’ailleurs de justificatif quasi sacré et divin à l’ensemble des groupes dérivants sectaires, notamment au Renouveau Charismatique dont les gourous, dénoncés de plus en plus par des croyants victimes et anciens adeptes de ces communautés, n’ont eu de cesse de révéler non pas une oeuvre sainte, mais crimes et dérives, escroqueries et abus.

    Je ne compte pas votre oncle qui fut sans doute à son insu, embarqué dans cette affaire sans trop réaliser de quoi il retournait.
    Et vous étiez trop jeune pour réaliser ce qui pouvait se tramer à l’arrière-plan. L’affection bien compréhensible et l’admiration que vous avez voué tant à Marthe et son entourage qu’à votre oncle, ont comme tissé un impensé entre une réalité sans doute bien différente de celle qui vous était présentée à vous ainsi qu’à l’extérieur et votre analyse. Ce qui est bien normal en pareille circonstance.

    Petite-fille et arrière petite-fille de paysans auvergnats, je reconnais dans vos descriptions de Marthe et sa famille, ce que j’ai pu observer chez ma parenté d’aïeuls paternels en terme de comportement, de bon sens paysan (mais qui n’avait rien à voir avec la dimension intellectuelle de Blaise Pascal), d’humour, etc.

    Cependant, quand je repense au drame qui s’est joué, à savoir le suicide du frère de Marthe, je ne peux m’empêcher de penser à ces traditions terribles qui arrivent quand dans ce monde-là, on a perdu l’honneur, comme on dit. Ca peut se finir tant avec un coup fusil de chasse qu’en pendaison ou dans la fosse à purin ou en noyade. On ne fait jamais rien pour rien chez les paysans et un suicide encore moins qu’autre chose. Il faut donc être rendu aux confins du déshonneur familial et du désespoir pour en être réduit à cette extrémité.
    Si ce drame terrible perturbe Marthe et entraîne certainement une certaine prise de conscience et un éloignement momentané d’avec le groupe qui l’instrumentalisait sous couvert de soutenir sa dévotion et les projets divins dont elle se faisait le relais, elle est malheureusement vite remise en selle et en soumission et ce jusqu’à sa mort. Sans pouvoir plus se départir du rôle qui lui a été attribué. Il en va de sa survie et celle des siens.

    De mon point de vue, ce frère avait vu et compris ce qu’il n’aurait jamais du savoir et apprendre, à savoir l’envers du décor. Et ne sachant comment sortir de ce guêpier qui mettait aussi bien lui que Marthe que l’ensemble de la famille sous emprise et dépendance des aigrefins, a préféré en finir plutôt que de se retrouver prisonnier jusqu’à sa mort et donc complice d’une telle situation.

    Maintenant, ça n’est qu’un simple avis personnel, affuté à la connaissance et la pratique du monde paysan familial que j’avais sous les yeux enfant et adolescente et que j’ai fréquenté suffisamment longtemps et que je pratique encore de temps en temps, pour en saisir les us, coutumes et fonctionnements. Je ne suis pas sûre que les pratiques de la Drôme soient différentes de celles de l’Auvergne, non plus que les attitudes. La région où je vis et les paysans que je fréquente encore, sont assez similaires également tant dans l’organisation que les goûts, les adhésions et les pratiques.

    La soumission paysanne aux intérêts de la bourgeoisie et de la noblesse et des notables, à l’ordre établi aussi bien religieux que politique (droite et extrême droite de préférence), reste aussi assez emblématique de mon point de vue, même s’il y a eu et existe encore la Confédération Paysanne pour offrir une exception, un contrepoint, ainsi que des pratiques ésotériques parallèles (remontant au Haut Moyen-Age). On ne peut cependant pas prétendre que l’esprit général de la paysannerie et du secteur agricole soit à la rébellion contre l’autorité (du roi comme du clergé ou de l’industrie ou de la finance).
    Le suivisme et la fascination pour l’ancienne monarchie et les pouvoirs autoritaires, sont le commun des comportements. Et en cas de problème, le paysan préfèrera toujours retourner la violence subie contre lui-même, se sacrifier, s’user à se soumettre plutôt que se révolter avec d’autres et de dénoncer ces violences, ces abus, comme de créer des alternatives (venant plutôt des néo-ruraux).

    Pourquoi? Sans doute au nom du droit de la propriété et des moyens de production (comme disait ma grand-mère paternelle: « une terre, ça ne se vend pas, ça s’achète »). Et d’un fonctionnement patriarcal autoritaire aussi, très pyramidal et hiérarchisé (lire ou relire l’excellente saga « des grives aux loups » de Claude Michelet ou encore « une soupe aux herbes sauvages » d’Emilie Carles) . Ordre patriarcal et absolutiste qui n’est d’ailleurs quasi pas remis en question malgré de gros dégâts et parfois des familles déchirées. Même pas, comme le chantait il y a quelques années Jean-Louis Murat, par la vente des prés ou face à des drames comme les cancers à répétition du fait de l’utilisation de pesticides industriels. Si véritablement l’ordre établi était contesté dans ce milieu là, il y aurait beau temps que la FNSEA pointerait à Pôle Emploi, que les pesticides meurtriers auraient été renvoyés aux usines et que la revalorisation des terres aurait eu lieu dans d’autres conditions de façon nationale et internationale. Coline Serreau le notait très justement dans son excellent documentaire: « solutions locales pour un désordre global » en 2010.

    Alors contester un clergé réactionnaire et des groupes liés à la contre-révolution catho qui ont de grandes ambitions et grands projets au Vatican et emmené par un académicien qui sait faire des effets de manches pour mieux faire oublier sa collaboration sous Pétain, ça paraît complètement improbable.
    Et c’est bien sur cette soumission complète, cette fascination aussi que s’appuient ces groupes politiques, les mouvances cléricales les plus autoritaires et réactionnaires, les communautés dérivantes sectaires, les aigrefins de tous poils et l’extrême droite catholique identitaire d’aujourd’hui (pléonasme).

    Sur ce pied-là, comment pouvoir admettre une situation d’abus et d’instrumentalisation à des fins politiques et religieuses et sectaires autour d’une femme aussi gentille, abordable et simple que Marthe?
    Les intérêts en jeu restent importants. Suffisamment pour qu’il n’y ait pas de place pour une approche plus distanciée et critique.
    Sans même parler de ce que aurait écrit ou pas Marthe de sa main…
    La dimension affective finit de couvrir les doutes à peine entrevus par Conrad de Meester sans percer toutefois l’arrière-cour responsable de la supercherie (et non pas Marthe).

    Après, ce que j’en dis, c’est que j’en cause, comme disait mon autre grand-mère.
    Je ne prétends détenir aucune vérité. Mais en rassemblant à la fois des savoirs froids « Jean de Fabrègues aux sources de la révolution nationale » de Véronique Auzépy-Chavagnac (concernant Guitton et ses amis), ce que l’on sait médicalement aujourd’hui des pathologies liées à l’encéphalite léthargique (qui amènent les malades à la psychose et à des bouffées délirantes mystiques ainsi à qu’à la paralysie par crises et à l’inédie partielle) et des savoirs chauds, à savoir, le décès tragique du frère de Marthe, mais aussi une pratique relationnelle et familiale du milieu paysan (sans pour autant être dupe de ce qui l’agite et l’a toujours agitée) confronté à l’autorité tant religieuse que politique, il me semble qu’il faut dépasser (même si je peux tout à fait comprendre que ce soit très difficile) dépasser le cadre affectif pour aller regarder qui avaient et ont intérêt à ce que Marthe soit béatifiée, canonisée, etc, etc et pour quelles raisons exactement (qui peuvent être multiples et contradictoires d’ailleurs suivant les personnes et les groupes).

    Ca me paraît relever d’une enquête qui n’a hélas jamais eu lieu.
    Même pas par Conrad de Meester. Sans doute parce qu’il appartenait au clergé et qu’étant membre, même retraité, on ne joue pas contre son camp ni sa caste (plus réactionnaire que libéral).

    Cependant, au vu de ce que l’on sait des dérives sectaires de tous ceux qui se sont réclamés de Marthe au plan religieux et mystique, de leurs groupes issus de ses prédictions et encouragements, de ce que l’on sait du passé collabo de Jean Guitton et des intérêts contre-révolutionnaires qui étaient les siens, ce que l’on sait aussi des intérêts des groupes les plus réactionnaires du clergé et haut-clergé catholique et du degré de manipulation et d’escroquerie pour parvenir à obtenir telle ou telle fonction, tel ou tel passe-droit, il y a peut-être un autre type d’enquête à mener.
    Loin, très loin de ce qui jusque là, ont amené tant les procédures de béatification que les mises en causes religieuses pour escroquerie de Marthe et comportements déplacés de Finet.

    Est-ce que ce type d’enquête aura un jour lieu?
    J’en doute. Dans ce type d’affaire, la réalité concrète n’intéresse guère. Les intérêts en jeu (matériels essentiellement sous couvert de spirituel) et la construction d’une vérité absolutiste religieuse et politique réac pèsent largement plus. Ce qu’on observe d’ailleurs aussi dans nombre d’affaires politico-criminelles.

    C’est triste mais tellement humain…

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    1. Merci Françoise. René Remond avait découvert que Paul Touvier a trouvé refuge au Foyer de Charité pendant sa cavale. Mgr Pic était un pétainiste affirmé. Je m’étonne que le fondateur de Peuple Libre, un grand résistant se soit acoquiné avec ce milieu. Marthe a été instrumentalisée pas par ignorance mais parce qu’elle s’est située dans une obéissance aveugle. Et ça ça me pose problème.

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  2. Bonjour, « Françoise ». Je suis désolé mais je n’ai pas l’habitude de dialoguer avec une personne qui ne révèle pas son identité. Sans vouloir vous offenser, vous écrivez bien mais je dois quand même vous faire remarquer que vous maniez et que vous alignez des généralités à haute dose. Votre réaction est trop passionnelle pour m’impressionner. Je vous admire un peu pour votre capacité à formuler mon « impensé » à distance. Sans rancune. Passez une bonne journée. Père Pierre Vignon

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    1. Hello, Pierre

      Il me semble que parler de l’encéphalite léthargique et des pathologies qu’elle engendre, de l’extrême droite catholique française et ses origines et projets au sein du clergé et du Vatican, du poids de celle-ci dans la paysannerie, ses intrigues et manipulations (de l’extrême droite) sur les paysans et sur le clergé depuis la fin du 19ème, du suicide dans le monde paysan ne sont surtout pas des généralités.
      C’est du concret bien solide, bien ancré dans la réalité quotidienne.
      Et ça a des conséquences graves depuis bien longtemps, à différents niveaux d’ailleurs.

      Y a pas d’offense mais je ris en vous lisant car c’est une façon de botter en touche, de répondre sans répondre. Du déni que je comprends par ailleurs très bien et auquel je me suis confrontée bien souvent dans ma propre famille quand je mettais parents et grands-parents face à des réalités comportementales qu’ils n’assumaient pas, qui les embarrassaient.
      Pourtant, eux connaissaient mon identité parfaitement, m’avaient en visuel, en face à face.
      Alors pensez si votre réponse sans réponse me fait sourire et me rappelle des souvenirs.

      Bonne journée aussi 😉
      Cordialement

      Françoise

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  3. « Françoise », puisque vous vous parlez toute seule à vous-même, je vous laisse à votre soliloque. Vous vous convainquez vous-même. Je ne vous dérange pas davantage.

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  4. Si je soliloquais, vous n’auriez pas répliqué, Pierre. Et au mieux, contre-argumenté sur le fond, pas joué égotiquement sur la forme. Mais est-ce possible pour vous de vous exprimer sur des sujets réels aussi brûlants sans déplaire à votre hiérarchie, ni blesser les êtres que vous aimez et souhaitez protéger (ce qui est bien légitime)? Là est toute la question. Complexe s’il en est. J’en ai bien conscience et depuis longtemps.

    Sachez que je ne vous en veux donc pas de cette non réponse. Je la comprends en humanité et sororité avec bienveillance et affection (j’ai vécu ce genre de situation de longues années), tout comme je comprends le pourquoi de votre livre et le sens de votre démarche. Et je comprends ce silence face à ce que j’évoque crument, pour ce qui pourrait raisonnablement s’appeler la raison d’état.
    Y a pas de malaise de mon côté. Par ailleurs j’ai énormément apprécié votre attitude au côté de la Parole Libérée. Positionnement que je salue et approuve. Rare s’il en est de la part d’un membre du clergé. C’est pour moi une avancée. Et pour bien d’autres croyants et victimes également.

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  5. Merci Françoise.
    L’historien René Remond avait découvert que Paul Touvier a trouvé refuge au Foyer de Charité de Châteauneuf pendant sa cavale. Mgr Pic avait des idées pétainistes non dissimulées.

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    1. Pour ce qui est de l’encéphalite léthargique, puisque c’est le diagnostic qui a été posé, je suis d’accord avec votre analyse. Si par ailleurs on considère avec les psychanalystes que la névrose hystérique n’est pas simulation et fraude mais structure de personnalité qui a tendance à convertir la souffrance psychique, l’angoisse, en troubles somatiques ( paralysies, amaurose etc) ,je préfère cette explication à  » j’ai offert mes membres et Dieu les a pris, j’ai offert mes yeux et Dieu les a pris  » Quel est ce Dieu pervers qu’on veut nous faire adorer ? Alors qu’on peut être malade et priant, malade et rejoint par Dieu dans notre souffrance.

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      1. Pour moi ça paraît très logique. Je ne considère pas Marthe comme simulatrice et/ou fraudeuse mais femme sincère, très malade avec une pathologie neurologique très grave qui de facto, engendre un certain nombre de symptômes très déroutants, très perturbants, surgissant et disparaissant par crises, et portant atteinte gravement au psychisme autant qu’à sa motricité et sa survie quotidienne. Il parait donc farfelu d’en faire une stratège. La maladie dont elle souffrait ne le permettait pas.
        Les visions mystiques font, d’après les spécialistes de l’encéphalite léthargique, partie des troubles psychopathologiques liés à la maladie. De même que l’inédie partielle. Quant aux stigmates, les médecins spécialistes de l’encéphalite léthargique précisent que les malades ont des tics nerveux répétitifs (en fin de maladie, proches d’un problème parkinsonien) qui peuvent amener le malade à se gratter au sang, provoquant des blessures superficielles mais régulières lors des crises.
        A partir de ces constats médicaux , si comme le prétend de Meester stratégie il y a eu, elle paraîtrait plutôt issue d’une partie de l’entourage clérical et affairiste présent autour d’elle, entourage qui avait des intérêts particuliers politico-religieux à défendre, mais pas de Marthe elle-même. Marthe était dans la survie, dominée par la maladie et la dépendance à plusieurs niveaux. L’exploitation mystique de la maladie de sa part ne peut être que liée à la maladie elle-même. Pas du tout à une quelconque stratégie ni manipulation. Une partie de l’entourage politico-religieux par contre, avait toute la culture, l’idéologie, l’argent, l’opportunisme et la latitude pour agir stratégiquement et monter la maladie en affaire mystique. On parlerait aujourd’hui d’abus de faiblesse.

        C’est ma conviction personnelle qui n’engage que moi (je n’en fais pas une vérité pour autant), après avoir lu aussi bien des études médicales sur l’encéphalite léthargique dont souffrait Marthe, consulté aussi l’histoire assez similaire de Thérèse Neumann en Allemagne (qui a été suivie médicalement en centre hospitalier et déclarée malade au plan neurologique et psychiatrique par le collectif hospitalier qui l’a examinée et observée durant plusieurs semaines à l’hôpital), mais aussi différents livres dont celui d’Auzépy Chavagnac sur l’extrême droite catholique des années 20-30 et ses objectifs, expliquant notamment la formation idéologique et politique de Jean Guitton, principal promoteur média de Marthe Robin et pétainiste, issu d’une famille proche de la Contre Révolution, condamné en 46 pour intelligence avec l’ennemi et qui avait besoin de se remettre en selle politiquement, religieusement après guerre, se recréer une crédibilité et continuer de promouvoir au travers d’une création mystique, les mêmes idéologies, masquées par la personne instrumentalisée, utilisée comme un paravent.
        Je peux bien sûr tout à fait me tromper. Mais c’est ce qui m’a semblé le plus vraisemblable après mes différentes lectures.

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    2. Je ne suis pas étonnée dans la mesure où le promoteur de Marthe Robin était Jean Guitton dont on sait qu’il était aussi fervent pétainiste et même condamné pour intelligence avec l’ennemi et bien bien avant, formé par Jean de Fabrègues, tenant de la droite-extrême droite catho des années 20-30, regroupant autour de lui, félibres, nationalistes mais aussi la jeunesse dorée des familles contre-révolutionnaires. (lire le livre sur Jean de Fabrègues de Véronique Auzépy-Chavagnac)

      Paul Touvier a eu un parcours de refuges successifs qui ont marqué l’histoire de certains groupes politiques et affairistes en France. Nous en avons eu plusieurs échantillons au cours des 40 dernières années. Le dernier en date était lié en 2017-2018 à l’affaire Fillon (dont le mentor Joël le Theule avait été très proche d’un évêque, Mgr Julien Gouet, protecteur de Paul Touvier et lié avec l’Opus Dei).

      Le neveu de Julien Gouet, Pierre, ancienne victime de pédophilie cléricale (son agresseur le père Blin fut simplement déplacé au lieu d’être jugé) dévoilait il y a quelques années sur Médiapart, les liens de son oncle Mgr Julien Gouet avec l’Opus Dei, Touvier,mais aussi son déni clérical dans les affaires pédophiles cléricales (Julien Gouet détruisait d’après son neveu Pierre, preuves, dossiers et notes sur les affaires pédophiles dont il avait connaissance, paraît-il, dans un broyeur d’une congrégation religieuse, les franciscaines missionnaires de Marie).
      Ce fut Pierre Gouet également qui dévoila le lien important amical entre Joël le Theule, mentor de Fillon, avec son oncle Julien.

      http://carnets-de-voyage.over-blog.fr/article-les-pretres-pedophiles-on-les-fait-tourner-3-source-mediapart-55295153.html

      Alors que Touvier ait trouvé refuge à Chateauneuf un temps ne m’étonne pas non plus. Le réseau des planques de Touvier passait par des personnalités avec des idéologies en lien avec les amitiés pétainistes.

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  6. S’il y a bien un passage stupéfiant pour un médecin (fut-il psychiatre), c’est l’incroyable inconsistance du bilan médical censé faire foi. Deux cadors lyonnais, acquis à la cause de l’âme privilégiée, vont caler devant une hypertonie oppositionnelle, pour ne pas faire souffrir l’élue ! Les jambes de Marthe étant repliées sous le siège, l’authentification d’une lésion neurologique passait par la recherche, élémentaire en neurologie, du signe de Babinski sur la voute plantaire externe. Pour l’atteindre, nul besoin de vaincre une « contracture » douloureuse. Il suffisait d’incliner la patiente sur le côté, pour libérer le siège, et les pieds. Faire son métier, c’était, méthodiquement, mettre en doute les causes de l’impotence, et penser la symptomatologie recueillie. Les cadors firent le choix de battre en retraite. En clair, cet examen, tel qu’il est relaté, est indigne du corps médical. Et sans aucun rapport avec la rigueur du Bureau des Constatations Médicales de Lourdes. En ce qui concerne le degré réel d’handicap, et le point crucial des aléatoires stigmates, il devrait être facile d’opposer, de source autorisée, quelque argumentaire clinique démentant l’inconsistance de l’examen médical des lyonnais, tel que rapporté par le carme. Le brulot « à charge » aurait-il tronqué le dossier médical disponible, et dissimulé des preuves fournies par la science ? L’établir eût été fatal à la thèse contraire. Que ne la produit-on depuis six semaines ?
    Philippe de Labriolle, psychiatre des hôpitaux.

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  7. Incontournable analyse de la psychanalyste Bernadette Lescoffit-Lorenzo (1985)https://ecommons.udayton.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1185&context=ml_studies&fbclid=IwAR1DwOXab6HsPAPFcIVXhpECx5qLgsEQGqAnb097U6SqGOjOU2yZ6bHCLhs

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  8. Je suis peut-être naïve mais il me semble que pour discerner entre une vraie et fausse mystique il faut se référer à l’Evangile.
    L’inédie.
    Certes Jésus a jeuné 40 jours au début de sa vie publique. Ensuite les Evangiles le présentent au cours de nombreux repas. Le coeur de l’Evangile c’est la Cène.
    Marthe n’a pas mangé pendant 50 ans.
    Si c’est à cause de sa maladie qu’on nous le prouve.
    Et si il y a eu miracle , le miracle aurait dû être la guérison de cette dysphagie.
    Marthe n’assistait jamais à la messe. La raison avancée est qu’elle était elle-même l’hostie. Ca paraît un tantinet hérétique!
    La stigmatisation.
    Bernadette compare la crucifixion de Jésus et la stigmatisation de Marthe.
    Jésus est venu pour témoigner de la Vérité. Son témoignage n’a pas été reçu et ce sont les hommes qui l’ont tué. Dans le récit de la stigmatisation de Marthe c’est Jésus qui la crucifie. La conclusion de Bernadette Lescoffit-Lorenzo est qu’il y a là une relation sado-masochiste de Marthe avec Jésus.
    Marthe a annoncé une nouvelle Pentecôte d’Amour. Je me souviens très bien de l’hymne des Foyers de Charité qui présentait Marthe comme un nouveau Messie dont le sacrifice appelait une nouvelle Pentecôte d’Amour. Hérésie encore, auto-référencialité.
    Le texte fondateur des Foyers de Charité (la page 40) fait clairement de Marthe une co-rédemptrice. Marthe est sauvée, comme tout le monde. Elle n’est pas sauveur. Cet orgueil paranoïaque est inquiétant.
    La paranoïa est le revers de la mélancolie. Tout cela nous dit quelque chose de la souffrance psychique de Marthe.
    Si son père putatif a cloué une croix vide sur la porte de la maison , le jour où ce père s’est dérobé à sa raison d’être au monde Marthe s’est mise sur cette croix vide. Mais la croix vide est la Croix glorieuse et ce n’est pas un humain qui peut prendre la place du Christ.

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